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Algérie : L'écrivain Boualem Sansal condamné en appel à 5 ans de prison ferme

- Le juge près la Cour d’Alger a confirmé, ce mardi, la peine prononcée en première instance contre l'écrivain franco-algérien

Aksil Ouali  | 01.07.2025 - Mıse À Jour : 01.07.2025
Algérie : L'écrivain Boualem Sansal condamné en appel à 5 ans de prison ferme

Algeria

AA/Alger/Aksil Ouali

Le juge près la Cour d'appel d’Alger a confirmé la condamnation à 5 ans de prison ferme et 500 000 dinars algériens (3 865,61dollars US) d'amende de l'écrivain algéro-français, Boualem Sansal.

Le verdict du procès en appel de l'auteur d'expression française a été prononcé, ce mardi. En première instance, l'homme âgé de près de 80 ans s'est vu également infliger la même peine.

Arrêté à son arrivée à Alger, en novembre 2024, Boualem Sansal est accusé notamment «d’atteinte à l’unité nationale » pour des déclarations au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il est aussi poursuivi pour « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale » et « détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».

Sans avocat, Boualem Sansal a choisi d'assurer lui-même sa propre défense et a, dans ses réponses aux questions du juge, rejeté toutes accusations retenues contre lui, dénonçant un «procès de la littérature ».

Interrogé sur sa déclaration sur les frontières, l'écrivain avait répondu : « Je ne fais pas que de la politique. Je m’exprime aussi sur l’histoire », invoquant le droit garanti par la Constitution « à la liberté d’expression ».

L'affaire Boualem Sansal est intervenue dans un contexte marqué par de vives tensions entre Alger et Paris. Le président français, Emmanuel Macron, et plusieurs membres de son gouvernement ont appelé à sa libération.

Pour rappel, le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond. Les relations entre les deux pays se sont dégradées davantage à l’été 2024, sur fond de reconnaissance, par Paris, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et le président Abdelmadjid Tebboune a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024.

Plus récemment, les deux pays s’opposent, par ailleurs, quant à la politique migratoire voulue par la France qui tente de procéder à l’expulsion de ressortissants algériens en situation irrégulière, dont l'influenceur algérien Doualemn, et se heurte à un blocage de la part d’Alger.

Côté algérien, le président Tebboune a pointé « des déclarations hostiles tous les jours de politiques français », qualifiant le dialogue avec le président Macron de « perte de temps » et mettant en garde contre « une séparation qui deviendrait irréparable ».

Un échange d'expulsions de cadres diplomatiques a eu lieu en avril dernier entre les deux pays, rendant les relations proches d'une rupture.

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