Agression à Notre Dame en France : Les proches et connaissances de l’assaillant incrédules
Farid. I a agressé au marteau un policier devant Notre-Dame de Paris, mardi 6 juin.

Alger
AA/ Alger/ Karim Kabir
«Je n'arrive pas à y croire, j'ai eu à faire avec lui dans le cadre du mouvement associatif ! C'est purement impossible, il est trop gentil, il aime aider les gens, il est pour la cause sociale !», a réagi l’un des proches de l’assaillant de Notre Dame de Paris (France).
Au lendemain de la divulgation par les médias français de l’identité de l’assaillant présumé de l’attaque, mardi, au marteau contre un policier français, ses amis qui l’ont connu ou l’ont côtoyé, à Bejaia, (150 km à l’est d’Alger), en Kabylie d’où il est originaire, sont incrédules.
«Y a sûrement erreur sur la personne », poste A. Zineb, animatrice associative, sur son compte facebook. Farid I, au cœur de l’enquête en France, pour déterminer s’il entretiendrait des liens avec l’organisation terroriste Etat islamiste (EI), surtout après que les policiers ont retrouvé dans l'appartement qu'il louait à Cergy, en banlieue parisienne, une vidéo dans laquelle il lui prêtait allégeance et que « plusieurs supports numériques en cours d'exploitation » ont été retrouvés au cours de la perquisition, selon les médias français, a connu un parcours qui ne le prédestinait pas spécialement pour verser dans l’extrémisme.
Né à Akbou, à l’ouest de Bejaia, en 1977, Farid I. a obtenu sa licence en traduction au début des années 2000 à Alger avant d’immigrer en Suède où il épousera une suédoise dont il divorcera en 2005. A son retour en Algérie en 2013, après avoir obtenu une licence en journalisme à l’université d’Uppsala à Stockholm, il crée son propre journal électronique «Bejaia aujourd’hui» et travaille également pour le journal El Watan, l’un des plus grands journaux francophones algériens dont la ligne éditorialiste est foncièrement anti-islamiste.
«Je connais suffisamment Farid Ikken pour l'avoir côtoyé et embauché à El Watan Bejaïa. Il m'est complètement impossible de croire qu'il a un quelconque lien avec une quelconque organisation terroriste. Ça sent le délire ! Daesh ne terrorise pas avec ...un marteau!!!! », s’offusque Kamel Madjdoub, responsable du bureau d’El Watan à Bejaia. « Il avait du potentiel, était très gentil, paisible, travailleur, poli et la seule chose que j'avais remarqué en lui est qu'il était musulman pratiquant sans être intégriste. Après quelques mois, il avait décidé de quitter pour continuer ses études en France », dit de lui, Djamel Alilat, son collègue au bureau de Bejaia sur sa page facebook.
Quant au responsable local de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), il est aussi incrédule, d’autant que le présumé agresseur est originaire de la même ville que lui. «Il n'avait pas de sensibilité religieuse radicale. Bien au contraire, il était très sensible à notre engagement pour la démocratie, les droits humains et la modernité. Comment ça arrive qu'un jeune se radicalise aussi rapidement ? S'agit-il vraiment d'un acte avec un mobile religieux en lien avec les réseaux terroristes de Daesh? Connaissant bien la personne, je refuse encore de le croire », assure-t-il.
Selon les médias français, en attaquant un membre d'une patrouille de police sur le parvis de «Notre Dame », Farid I a revendiqué être «un soldat du califat ». Il était muni de deux couteaux de cuisine et a crié «c'est pour la Syrie » au moment où il frappait le policier, selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, cité par les médias.
Farid. I a agressé au marteau un policier devant Notre-Dame de Paris, mardi 6 juin.
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