AA / Istanbul

Les Taliban ont annoncé, mercredi, la première exécution sur la place publique en Afghanistan depuis leur prise de pouvoir l'année dernière.

Le porte-parole du mouvement, Zabihullah Mujahid, a déclaré dans un communiqué de presse : "Les autorités des Taliban ont exécuté un Afghan condamné pour avoir tué un autre homme. Il s'agit de la première exécution sur la place publique depuis que le mouvement a accédé au pouvoir en Afghanistan l'année dernière", selon l'agence américaine Associated Press.

Mujahid a expliqué que l'exécution a eu lieu dans la province occidentale de Farah, devant des centaines de spectateurs et de nombreux hauts responsables du mouvement Taliban.

Et de souligner que la décision d'appliquer la peine de mort avait été "prise avec une grande prudence", après avis de trois des plus hautes juridictions du pays et du chef des Taliban, le mollah Hibatullah Akhundzada.

L'homme condamné à mort, Tajmir, originaire de la province de Herat, avait été reconnu coupable d'avoir tué un autre homme il y a cinq ans et d'avoir volé sa moto et son téléphone portable. La victime se nommait Mustafa et était originaire de la province voisine de Farah. De nombreux afghans n'utilisent qu'un seul patronyme.

Mujahid a confirmé que les forces de sécurité du mouvement Taliban ont arrêté Tajmir après que la famille de la victime l'a accusé d'avoir commis le crime, sans mentionner la date de l'arrestation. Il a également souligné que "Tajmir a apparemment avoué avoir commis le meurtre".

Les Taliban ont repris le pouvoir en Afghanistan le 15 août 2021, après le retrait des forces étrangères du pays et la fuite des responsables de l’administration du président Ashraf Ghani à l'étranger.

La première administration Talibane à Kaboul a été renversée après l'intervention militaire américaine, en 2001, sous le prétexte de son implication dans l'hébergement du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre de la même année.

Bien qu'un an se soit écoulé depuis qu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan pour la deuxième fois, les Taliban n'ont pas encore obtenu la reconnaissance internationale, alors même que les divisions ethniques, régionales et sectaires et l'instabilité politique ont disparu de facto du pays.

Le gouvernement intérimaire des Taliban, qui se fait appeler "Émirat islamique d'Afghanistan", est confronté à plusieurs défis en termes de protection des droits de l'homme, ainsi que de fourniture de services sanitaires, éducatifs, économiques et agricoles. Il fait également l'objet de critiques internationales en raison de sa position sur les droits des femmes et l'éducation des filles.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj