AA / Téhéran, Iran / Syed Zafar Mehdi

L'Iran a critiqué, mercredi, la formation du gouvernement des Taliban en Afghanistan, affirmant qu'elle ne tient pas compte de la nécessité d'un gouvernement inclusif.

Les Taliban ont nommé, mardi, un gouvernement intérimaire de 33 membres dirigé par les principaux leaders du mouvement, dont la majorité appartient à l'ethnie pachtoune et dont beaucoup sont désignés comme terroristes par l'ONU et les États-Unis.

Ali Shamkhani, président du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) de l'Iran, a déclaré que le gouvernement des Taliban " ne tient pas compte de la nécessité d'un gouvernement inclusif ".

Téhéran avait auparavant appelé à la formation d'un gouvernement inclusif en Afghanistan, avec la participation de tous les groupes politiques et ethniques du pays.

Shamkhani s'est également dit préoccupé par "l'ingérence étrangère" et " le recours aux moyens militaires au lieu du dialogue" pour répondre aux revendications des différents groupes ethniques d'Afghanistan.

Ces déclarations sont considérées comme une référence voilée à l'évolution de la situation dans la province assiégée du Panshir, dans le nord de l'Afghanistan, où des rapports font état d'attaques aériennes menées par le Pakistan pour soutenir les Taliban.

Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a dénoncé la violence au Panshir et affirmé que Téhéran rejetait toute "ingérence étrangère" chez son voisin oriental.

Le Pakistan a pour sa part rejeté les informations faisant état d'une ingérence dans la vallée du Panshir.

Mercredi, Islamabad a accueilli un sommet en ligne des pays de la région pour discuter de la situation en Afghanistan. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, y a également pris part.

Les envoyés de l'Iran et du Pakistan à Kaboul, Bahador Aminian et Mansoor Ahmed Khan, se sont également rencontrés, mercredi, et se sont engagés à "poursuivre les efforts en faveur de la paix, de la stabilité et du partenariat pour l'aide humanitaire aux Afghans".

L'Iran fait partie des rares pays à avoir reçu une invitation pour la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement à Kaboul. Cependant, Téhéran n'a pas encore confirmé s'il reconnaîtrait le nouveau gouvernement.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj