Afghanistan : La France aurait abandonné ses anciens collaborateurs afghans
- Paris a abandonné près de 80 collaborateurs afghans à leur sort lors de la prise de pouvoir par les Taliban, affirme le responsable de l'association des anciens auxiliaires de l'armée française
Ile-de-France
AA / Paris / Alaattin Dogru
Avec la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan, la France aurait abandonné à leur sort près de 80 afghans ayant un temps travaillé pour son armée.
Adel Abdul Raziq, responsable de l'Association des anciens auxiliaires de l'armée française, a déclaré à Franceinfo que les militaires français avaient abandonné leurs anciens collaborateurs afghans.
"Depuis que les Taliban sont revenus à (la capitale) Kaboul, les auxiliaires afghans de l'armée française sont inquiets au point de rester cloîtrés chez eux. Ils veulent sauver leurs vies et leurs familles", a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : "On ne peut pas comparer les auxiliaires afghans de l'armée française avec ceux qui ont travaillé pour les Américains ou d'autres nations, qui ont rapatrié presque tout le monde, même les femmes de ménage".
Le responsable de l'Association des anciens auxiliaires de l'armée française a également affirmé : "Mes amis et collègues qui sont en Afghanistan s'inquiètent beaucoup pour leur avenir. (…) Ils regrettent d'avoir travaillé avec l'armée française."
Abdul Raziq a appelé la France à intervenir en faveur des anciens collaborateurs afghans en attente de visas, précisant que quelque 80 auxiliaires afghans de l'armée française sont dans cette expectative.
Selon le site de la radio France Inter, Mohammed Ajan, un ancien collaborateur afghan de l'armée française, a déclaré qu'il attendait chez lui à Kaboul avec sa femme et ses deux enfants.
Affirmant avoir travaillé comme traducteur pour l'armée en 2011-2012, Ajan a ajouté que leurs demandes de visa ont été rejetées.
Les Afghans qui ont collaboré avec des puissances occidentales, ainsi qu'avec des médias et des organismes étrangers, disent craindre des représailles de la part des Taliban, bien que le mouvement ait nié toute intention de vengeance.
Les Taliban, qui se sont emparés de Kaboul dimanche, sont actuellement à pied d'œuvre pour mettre en place leur gouvernement, qui avait été renversé après l'occupation de l'Afghanistan par les forces étrangères conduites par les États-Unis en 2001.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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