Affaire Nestlé : Un dernier sursis accordé à Perrier avant de perdre son appellation "eau minérale naturelle"
- La marque d'eau gazeuse dispose de deux mois pour retirer des filtres interdits

France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
La préfecture du Gard (sud de la France) a accordé mercredi 7 mai, à la marque d'eau gazeuse Perrier (groupe Nestlé) un dernier sursis de deux mois pour retirer les filtres interdits qu’elle utilise pour purifier ses eaux sans quoi elle perdra son appellation “eau minérale naturelle”.
Le groupe Nestlé est ainsi interdit de poursuivre la production des eaux Perrier avec des traitements de désinfection non réglementaires, indique Mediapart, notant qu'au-delà du délai de deux mois, la poursuite de l’activité semble compromise compte tenu des contaminations fréquentes des eaux.
L’obligation de retirer les filtres controversés concerne toutes les eaux du géant suisse comme Contrex, Hépar ou encore Vittel qui sont produites dans les Vosges, précise franceinfo.
Dans un communiqué, Nestlé Waters France a annoncé être à la recherche d'une "solution technique". "Une solution technique va être recherchée pour le site de Vergèze", a écrit le groupe. Et de poursuivre : "Si elle est acceptée, elle pourrait permettre au préfet d’envisager d’autoriser la poursuite de l’exploitation de l’eau minérale naturelle source Perrier à Vergèze".
Pour qu'une eau puisse prétendre à l'appellation "eau minérale naturelle", elle doit respecter plusieurs critères, notamment celui de la "pureté originelle", c'est-à-dire à la source, et qu'elle ne subisse aucun traitement de désinfection qui modifierait son microbisme naturel.
Pour rappel, l’affaire a démarré médiatiquement en janvier 2024, lorsqu’une enquête conjointe de Radio France et Le Monde révèle que des entreprises d’eaux en bouteille ont vendu pendant des années des eaux dites "de source" ou "minérales naturelles" alors qu’elles avaient subi en usine des traitements de purification interdits par la législation.
Le groupe suisse Nestlé est au cœur de cette affaire, vu le nombre important de marques qu’il représente et les révélations sur un lobbying exercé sur l’exécutif français pour prendre des décisions en sa faveur.
L'affaire fait l'objet d'une commission d'enquête sénatoriale dont les conclusions doivent être publiées le 19 mai courant.