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Affaire Navalny : Moscou réclame des preuves de l’empoisonnement de l’opposant russe

- La Russie doit avoir accès aux preuves pour conclure que le leader de l'opposition Alexeï Navalny a été empoisonné, déclare le porte-parole du Kremlin

Mourad Belhaj  | 18.09.2020 - Mıse À Jour : 18.09.2020
Affaire Navalny : Moscou réclame des preuves de l’empoisonnement de l’opposant russe

Moskova

AA / Moscou

La Russie a besoin de preuves pour conclure que le leader de l'opposition russe, Alexeï Navalny, a été empoisonné, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov.

"Il y a trop d'absurdité dans toute cette histoire pour croire quelqu'un sur parole, donc nous n'allons croire personne sur parole", a déclaré Peskov aux journalistes à Moscou.

Commentant les informations selon lesquelles des traces de l'agent neurotoxique russe, Novichok, ont été retrouvées dans une bouteille bue par Navalny dans sa chambre d'hôtel en Sibérie, Peskov a déclaré que si cela était vrai, ceux qui ont été en contact avec la bouteille auraient fini par être empoisonnés eux aussi.

"L'absurdité et le nombre de questions augmentent chaque jour [dans cette affaire]", a déclaré Peskov.

Et d'ajouter : "La seule chose qui puisse faire la lumière sur ce qui s'est passé est l'échange d'informations, l'échange de données biomédicales, l'échange de preuves et le travail commun des médecins, si nécessaire, pour analyser la situation".

Si des armes chimiques étaient découvertes en Russie, ce serait un cas d'urgence absolue, a déclaré Peskov, ajoutant que Moscou continue à essayer d'obtenir les résultats des analyses de Navalny.

"Les capacités de Moscou à enquêter sur cet incident sont très limitées, car il s'est avéré que certaines preuves ne sont plus en Russie, il n'y a aucun moyen de prendre connaissance des résultats des examens. Tout cela complique considérablement l'enquête. Je le répète : il y a plus de questions que de réponses", a-t-il déclaré.

Navalny, 44 ans, opposant et fervent critique de Poutine, est tombé malade le 20 août dernier lors d'un vol entre la ville sibérienne de Tomsk et la capitale Moscou. L'avion a fait un atterrissage d'urgence à Omsk, et Navalny a été transporté d'urgence dans un hôpital de la ville, où il a passé deux jours, avant d'être transféré à Berlin pour y être soigné.

Le 2 septembre, Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, a déclaré que Berlin informerait l'UE et l'OTAN, ainsi que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), de la découverte d'un "agent chimique neurotoxique" dans les analyses de Navalny, afin d'élaborer une position commune.

Les autorités russes nient toute implication dans cette affaire, affirmant que de telles armes ne sont ni développées ni produites dans le pays depuis la destruction de la dernière série de munitions chimiques en 2017, qui a été vérifiée et certifiée par l'OIAC.

L'agent neurotoxique Novichok a déjà été impliqué dans l'empoisonnement, en 2018, de l'ex-espion russe Sergei Skripal et de sa fille en Angleterre, une autre affaire dans laquelle le Kremlin avait été mis en cause.

Les ministres des affaires étrangères des pays membres du G7 ont appelé, mardi, la Russie à identifier et à traduire en justice les auteurs de l'empoisonnement présumé de Navalny.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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