Affaire Karachi : de 2 à 5 ans de prison pour les prévenus du volet financier

France
AA/France/Fawzia Azzouz
Six prévenus, dont des proches de l’ancien Premier ministre français Édouard Balladur, ont été condamnés lundi à des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme pour « abus de biens sociaux, complicité ou recel de ce délit » dans l’Affaire Karachi, ont rapporté les médias locaux.
Édouard Balladur et sont ancien ministre de la Défense, François Léotard, seront jugés à une date ultérieure par la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger les ministres.
Six hommes parmi lesquels un industriel, trois politiques proches de l’ex-Premier ministre et deux intermédiaires dont l’homme d’Affaires franco-libanais Ziad Takkiedine (impliqué dans le financement libyen de la campagne de l’ancien président Nicolas Sarkozy), ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Paris.
Selon le journal Le Monde, le Parquet avait requis entre 18 mois et 7 ans d’incarcération lors du procès qui s’était tenu en octobre dernier.
Les prévenus ont été sanctionnés pour avoir porté une « atteinte d’une exceptionnelle gravité à l’ordre public économique et en la confiance dans le fonctionnement de la vie publique », rapporte la même source.
L’affaire est très complexe et est arrivée devant la justice dix-sept ans après le terrible attentat à la voiture piégée de Karachi au Pakistan, qui a coûté la vie à 15 personnes dont 11 employés français de la direction des chantiers navals.
Les accusés étaient soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la récupération de commissions financières qui ont ensuite servi au financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995 « en particulier un versement de 10 millions de francs, abondé sur le compte de campagne, pendant l'entre-deux tours ».
Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle, ce système de commissions a été supprimé par le nouveau chef de l’Etat, provoquant l’attentat de Karachi en représailles contre la cessation de ce système bien huilé.
Les familles des victimes s’étaient « déterminées mais elles sont aussi en colère parce que ce scandale d'État démontre tout de même que la recherche de cette vérité n'a pas été mise en oeuvre et que certains services de l'État ont empêché les juges d'avoir accès à des documents très importants » avait fait savoir l’avocat des familles de victimes Olivier Morice cité par France Info au moment du procès tentaculaire.
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