AA / Antananarivo / Sandra Rabearisoa

«Non, non et non !». C’est ainsi que la Procureure de la République au tribunal d’Antananarivo, Razafimelisoa Balsama Odette a répondu aux allégations de Houcine Arfa au cours d’une conférence de presse organisée, jeudi en début de soirée, à Antananarivo.

Rappelons que ce ressortissant français évadé de la prison de Tsiafahy, à Antananarivo, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis le 4 janvier.

Détenu à la maison de force de Tsiafahy depuis le 23 juin 2017, ce quinquagénaire a profité d’une visite médicale pour s’évader le 28 décembre 2017.

Le lundi 15 janvier, l’évadé qui est déjà en France, a fait des révélations dans un journal français, affirmant qu’il aurait versé un pot de vin de 70 000 euros à la ministre de la Justice malgache et 30 000 euros au procureur en charge de son dossier.

«Il a tenté de me soudoyer à trois reprises mais j’ai toujours refusé», soutient la procureure de la République. Et d’ajouter que «puisque c’est un évadé, il peut dire ce qu’il veut pour acculer la justice malgache mais cela ne signifie pas qu’il dit la vérité».

Pour sa part, Alain Andrianirina, directeur de la police judiciaire assure que la perquisition effectuée au domicile d’Houcine Arfa quelques jours après son arrestation le 20 juin 2017, a permis la découverte de preuves qui l’accablent, à savoir, des armes illégales, des tenus militaires ainsi qu’une importante somme d’argent.

Il est poursuivi pour usurpation de titre, tentative d’extorsion de fonds et détention d’armes. Des charges pour lesquelles il a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel d’Antananarivo au mois de novembre 2017.

«Houcine Arfa est un récidiviste. Il est déjà fiché par la police française et a fait de la prison à trois reprises pour enlèvement et vol à mains armées», note le patron de la police judiciaire.

La justice malgache compte toujours sur l’entraide judiciaire entre la Justice malgache et française en vue de continuer les poursuites contre Houcine Arfa.

Le 8 janvier dernier, le ministère de la Justice malgache a demandé l’application des accords de coopération signés à Paris le 4 juin 1973, notamment en son Annexe III concernant les affaires judiciaires suite au mandat d’arrêt international lancé à l’encontre de ce fugitif.

Plus tôt dans la matinée, l’Ambassadeur de France à Madagascar, Véronique Vouland – Aneini a assuré que «depuis le début de l’affaire, nous avons entièrement respecté la souveraineté de Madagascar. Le dossier est déjà entre les mains de la Justice malgache et française».