Achats en ligne: la Türkiye pourrait échapper à la fin des exemptions douanières de l’UE
- L’Union Européenne (UE) prévoit de supprimer en 2026 l’exemption de droits de douane pour les colis de faible valeur, une mesure visant surtout les plateformes chinoises, mais qui pourrait créer des opportunités pour la Türkiye
Ankara
AA / Ankara / Seda Tolmac et Emir Yildirim
La Türkiye pourrait ne pas être affectée par la suppression de l’exemption de droits de douane de l’UE pour les achats en ligne de moins de 150 € (172,93 $), une mesure avancée afin de réduire les e-exportations d’origine chinoise vers le bloc.
Les pays de l’UE se préparent à supprimer en 2026 l’exemption de droits de douane pour les achats effectués sur des plateformes chinoises telles que Temu, Shein et AliExpress. La décision s’appliquera à tous les biens entrant dans le bloc et pourrait potentiellement toucher les plateformes turques de commerce électronique.
Actuellement, les consommateurs européens ne paient pas de droits de douane sur les produits de faible valeur commandés notamment depuis la Chine, l’Inde, la Türkiye ou les États-Unis.
Selon la Commission européenne, 4,6 milliards de colis de faible valeur sont entrés dans le bloc l’an dernier, dont environ 90 % en provenance de Chine.
Cette mesure est considérée comme une extension des efforts de modernisation douanière et de compétitivité de l’UE.
« Les envois turcs n’affectent pas les opérations douanières de l’UE »
Hakan Cevikoglu, président de l’Association des opérateurs de commerce électronique de Türkiye (ETID), a déclaré à Anadolu que le nouveau dispositif de l’UE pourrait ne pas affecter le pays et pourrait même créer des opportunités.
Cevikoglu a indiqué que le commerce transfrontalier est devenu plus rapide et plus accessible que jamais, et que cette évolution stimulera davantage les e-exportations.
Il a souligné que les préoccupations de l’UE concernant la sécurité des produits, les droits des consommateurs, les questions environnementales, l’équilibre commercial et la concurrence loyale sont fondées, le bloc cherchant à établir certains standards tout en protégeant son marché intérieur.
« Nous jugeons ces attentes raisonnables et nous les soutenons également — notre législation et nos pratiques sont pleinement alignées avec celles de l’UE, en particulier en matière de sécurité des produits, de normes de production, de droits des consommateurs et de réglementation environnementale », a-t-il affirmé. « La Türkiye se distingue à cet égard parmi de nombreux autres partenaires commerciaux de l’UE. »
Cevikoglu a précisé que la part des produits turcs entrant dans l’UE est extrêmement faible par rapport aux produits chinois, au point que « la Türkiye n’a aucun impact négatif sur les opérations douanières de l’UE ».
« L’accord d’Ankara et l’Union douanière font de la Türkiye une partie intégrante du marché européen ; ajoutés à sa position géographique, à son niveau de développement et à sa conformité réglementaire, ces éléments distinguent le pays des autres », a-t-il déclaré.
« La Türkiye ne doit pas être évaluée dans la même catégorie que les autres pays visés par cette réforme — renforcer nos relations commerciales et approfondir l’intégration de la Türkiye avec l’UE dans tous les domaines revêt une importance stratégique pour les deux parties.
La Türkiye se démarque par sa production de haute qualité, ses politiques douanières solides et sa conformité aux normes européennes — l’exclusion de la Türkiye de cette décision renforcera la compétitivité des producteurs turcs à l’échelle mondiale », a-t-il ajouté.
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
