AA / Paris / Yusuf Özcan

La députée française Danièle Obono a écourté sa participation à une émission en direct sur une chaîne israélienne, après avoir été accusée d'"antisémitisme", pour avoir défendu les droits du peuple palestinien.

Obono, qui appartient au parti de gauche "La France Insoumise", participait, jeudi, à une émission sur la chaîne israélienne "i24News", durant laquelle elle s'est exprimée à propos de l'agression israélienne, et a salué la déclaration de cessez-le-feu entre les factions palestiniennes et Israël.

Elle a cependant ajouté : "Les problèmes historiques et structurels n'ont pas été résolus. La source de la violence et des tensions à Gaza et à Jérusalem remonte à bien avant ces attaques."

Et d'expliquer : "Si le problème de la colonisation et celui de Jérusalem ne sont pas résolus, et si les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant les revendications légitimes du peuple palestinien ne sont pas appliquées, la tension continuera."

Commentant ces déclarations, l'un des journalistes participant à l'émission a déclaré : "Il conviendrait de changer le nom de votre parti, ce doit être la "France soumise aux islamistes".... Vous représentez un parti antisémite et non antisioniste, et je n'ai pas peur de le dire."

Suite à cette accusation, Obono a quitté l'émission en direct, déclarant : "Je vais quitter l'émission parce que ces offenses que vous avez proférées ne peuvent être acceptées, je ne me laisserai pas offenser dans cette émission et je ne perdrai pas mon temps à écouter de tels abus."

" Je vais vous laisser finir votre spectacle. J'ai parlé pendant deux minutes et j'ai été accusée d'antisémitisme dans les secondes qui ont suivi", a-t-elle conclu.

Le présentateur a quant à lui déclaré qu'"il n'y a pas eu d'offenses" envers l'invitée française.

La situation dans les territoires palestiniens a explosé depuis le 13 avril à la suite d'attaques "brutales" commises par la police israélienne et des colons dans la ville de Jérusalem, notamment à la mosquée Al-Aqsa et dans ses environs, ainsi que dans le quartier de "Sheikh Jarrah", suite aux tentatives israéliennes pour expulser de leurs maisons 12 familles palestiniennes afin de les céder à des colons.

La situation est devenue plus tendue le 10 mai, lorsqu'Israël a lancé une attaque avec des avions de combat et de l'artillerie lourde contre les Palestiniens de Gaza, qui a duré 11 jours.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur à l'aube du vendredi entre les factions palestiniennes et Israël, 11 jours après l'agression israélienne contre la Bande de Gaza.

La brutale agression israélienne sur les terres de l'Autorité palestinienne et les villes arabes d'Israël a entraîné la mort de 274 personnes, dont 69 enfants, 40 femmes et 17 personnes âgées, tandis que plus de 8 900 autres ont été blessées, dont certaines sont dans un état jugé très grave.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj