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Accord UE-Mercosur, taxe foncière, budget : Maud Bregeon clarifie la position du gouvernement

- À l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole a précisé les attentes françaises dans les discussions sur l’accord UE-Mercosur et clarifié la portée du recalcul de la taxe foncière, alors que le budget 2026 entre dans une phase décisive

Ben Amed Azize Zougmore  | 19.11.2025 - Mıse À Jour : 19.11.2025
Accord UE-Mercosur, taxe foncière, budget : Maud Bregeon clarifie la position du gouvernement

Istanbul

AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore

La porte-parole du gouvernement français, Maud Bregeon, s'est exprimée ce lundi à l’issue du Conseil des ministres, abordant notamment la position de la France sur l’Accord UE-Mercosur, la taxe foncière proposée par le gouvernement et le vote du budget.

- Accord UE-Mercosur

« L’accord tel qu’il a été conclu par la Commission européenne en décembre dernier n’est toujours pas acceptable », a confié Maud Bregeon aux journalistes, assurant qu’il « n’y a pas de flou sur la position de la France » au sujet de l’accord dont les agriculteurs français craignent les conséquences négatives.

Insistant sur les garanties attendues par la France, la porte-parole a évoqué principalement une clause de sauvegarde dont l’objectif sera de protéger les filières européennes « de toute destruction » pouvant résulter de l’accord, des « mesures miroir » qui auront pour but de veiller au respect des normes imposées aux producteurs européens pour des raisons environnementales ainsi que pour des raisons de santé. Ces mesures, dit-elle, concernent tant les agriculteurs que les consommateurs. À ce sujet, à en croire la porte-parole, Paris attendrait des propositions de la part de la Commission européenne. Le dernier volet de garantie concerne les mécanismes de contrôle et de vérification aussi bien à l’arrivée aux frontières de l’Union européenne qu’au niveau des pays exportateurs.

Ces « lignes rouges » fixées par Paris avaient déjà été évoquées dimanche 9 novembre par la ministre française de l’Agriculture dans le Journal de Dimanche (JDD), qui avait alors soutenu que la France ne "signera pas un accord" qui "condamnerait" ses agriculteurs.

En guise de rappel sommaire, l’accord UE-Mercosur, conclu en 2019 après vingt ans de négociations entre Bruxelles et les pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde. Son adoption est toutefois freinée par les réticences de plusieurs États membres, notamment la France, qui redoutent une concurrence accrue pour les producteurs européens et dénoncent l’insuffisance des garanties environnementales.

Malgré les assurances de Bruxelles, l’opposition demeure vive dans l’Hexagone, où près de 80 % des agriculteurs estiment que cet accord menace leur survie économique.

Le gouvernement français réclame depuis plusieurs années l’intégration de « clauses miroirs » imposant aux produits importés le respect des mêmes normes que celles appliquées dans l’UE, en particulier en matière de sécurité alimentaire, d’environnement et de bien-être animal.

- Taxe foncière

Interpellée par les journalistes au sujet de la taxe foncière qui devrait augmenter pour 7,4 millions de logements en 2026 après une mise à jour de données, la porte-parole évoque un « recalcul qui est fait de façon automatique », hésitant à concéder à la journaliste le fait que Bercy chercherait dans tous « les recoins des moyens de faire rentrer de l’argent ».

Quant à Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), qui appelle le gouvernement à abandonner cette hausse de la taxe foncière déplorant que les propriétaires soient devenus « des vaches à lait », Maud Bregeon n’y va pas par quatre chemins : « Jordan Bardella ne perd pas le temps pour rentrer dans la polémique », fustige-t-elle, sans confirmer la possibilité que le gouvernement abandonne complément ce projet.

Sur le sujet du budget, dont les débats se poursuivent au sein de l’Assemblée nationale, la porte-parole annonce un vote sur le projet de loi de finance qui devrait se dérouler ce week-end. Rappelant l’évolution des textes initiaux proposés par le gouvernement, elle assure que le budget n’est plus celui du gouvernement et espère « un compromis » sur la question.

Maud Bregeon a également annoncé que le ministre de l’Intérieur se rendra jeudi à Marseille dans un contexte fortement marqué par l’assassinat de Mehdi Kessaci, dont le frère a appelé l’État à prendre la mesure du narcotrafic.

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