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« Tout est possible » : la porte-parole du Gouvernement français n’écarte pas des sanctions contre Israël

- Sophie Primas affirme l'arrêt de certaines livraisons et la participation de la France aux discussions européennes sur l'accord d'association avec Israël

Ümit Dönmez  | 23.05.2025 - Mıse À Jour : 24.05.2025
« Tout est possible » : la porte-parole du Gouvernement français n’écarte pas des sanctions contre Israël Fransa'da bir yurtta lise öğrencisinin Kuran-ı Kerim'i yırtıldı, başörtüsü çöpe atıldı

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

« Tout est possible », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, interrogée vendredi sur la possibilité de sanctions françaises contre Israël, voire un rappel de l’ambassadeur.

Répondant à la question d'un journaliste, elle a affirmé que la France avait « arrêté de livrer un certain nombre de marchandises, notamment des équipements pour aller au combat, dont les livraisons ont été arrêtées ». Elle a également indiqué que l’Union européenne envisage de suspendre son accord d’association avec Israël, sur la base de son article 2, qui conditionne sa validité au respect des droits de l’homme. « L’Union européenne va probablement prendre la décision qu’on est en dehors de cet article 2 et donc prendra des sanctions vers Israël », a-t-elle déclaré.

La porte-parole a précisé que ces discussions au sein de l’UE s’intensifient, et que la France les soutient pleinement. Elle a toutefois insisté sur la nécessité d’une désescalade. « On préfère travailler sur cette solution à deux États », a-t-elle affirmé, en mentionnant les efforts diplomatiques en cours, notamment avec l’Arabie saoudite, en vue d’un accord à New York fin juin.

À propos de la situation à Gaza, Primas a été catégorique : « Nous n’acceptons pas la situation qui est à Gaza. » Elle a dénoncé le blocage de l’aide humanitaire par Tel Aviv et rappelé les positions françaises : cessez-le-feu immédiat, entrée massive d’aide et libération des otages.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Tel Aviv. le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a récemment accusé le Président français Emmanuel Macron « d’encourager les meurtriers », à la suite d’une attaque contre deux employés de l’ambassade israélienne à Washington. La porte-parole a répliqué : « Nous n’acceptons pas ces accusations, bien évidemment », tout en condamnant l’attaque comme un « acte antisémite ».

Au niveau européen, une majorité d’États membres de l’Union soutient désormais la révision de l’accord d’association UE-Israël. Selon la presse internationale, l'article 2 de cet accord pourrait être invoqué pour justifier des mesures concrètes. La suspension partielle ou totale de cet accord constituerait un signal diplomatique fort, inédit depuis sa signature en 2000.

- Situation humanitaire à Gaza

Pour rappel, Israël aurait récemment autorisé une reprise très partielle et largement insuffisante de l'accès à l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, après plus de deux mois de blocus total. Le 20 mai 2025, les Nations unies ont annoncé avoir reçu l'autorisation d'Israël pour faire entrer 93 camions d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, via le point de passage de Kerem Shalom, une aide qui reste largement insuffisante.

Pendant ce temps, le chef de l’OCHA, Tom Fletcher, a déclaré mardi à l’émission Radio 4 Today de la BBC que 14 000 bébés à Gaza pourraient mourir dans les prochaines 48 heures si les camions d’aide n’atteignaient pas les communautés de l’enclave.

Israël bloque depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 3000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à près de 54 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.

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