Politique, Monde

« On va venger Khadafi » : Nicolas Sarkozy insulté et menacé en prison

- Des détenus ont menacé l'ancien chef d'État français, incarcéré à la prison de la Santé.

Ümit Dönmez  | 22.10.2025 - Mıse À Jour : 22.10.2025
« On va venger Khadafi » : Nicolas Sarkozy insulté et menacé en prison

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


L’incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé, à Paris, suscite de nouvelles polémiques après la diffusion de vidéos relayant des insultes et menaces proférées par d’autres détenus à son encontre.

Selon L’Internaute, des détenus ont passé une partie de la nuit à interpeller l’ancien président, récemment écroué à la suite de sa condamnation dans l’affaire dite du « financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 ». Les cris, entendus depuis plusieurs cellules, visaient directement Nicolas Sarkozy : « Oh Sarko, réveille-toi ! », ou encore des insultes à caractère personnel.


- « On va venger Khadafi »

L’ancien chef de l’État, placé à l’isolement, aurait été empêché de dormir pendant plusieurs heures. Selon les vidéos partagées sur les réseaux sociaux, certains détenus auraient même menacé Nicolas Sarkozy. « On va venger Khadafi », peut-on entendre dans l'une d'entre elles.

Pour rappel, dans le prolongement du dossier du financement libyen, plusieurs médias internationaux et sources proches de l’ancien régime libyen affirment depuis des années que l’intervention militaire française en 2011, décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, aurait visé non seulement à soutenir la rébellion, mais aussi à empêcher Kadhafi de révéler publiquement les fonds présumés versés à Paris.

Ces sources avancent que des services spéciaux français auraient pu faciliter, voire orchestrer, la localisation et la mort du dirigeant libyen, tué à Syrte en octobre 2011 lors de la chute de son régime. Paris a toujours démenti ces accusations, les qualifiant de « rumeurs sans fondement », aucune preuve matérielle ou témoignage direct n’étant venu confirmer à ce jour l’existence d’un tel ordre ou d’une implication française dans l’exécution du colonel Kadhafi.


- Réaction de Le Pen

La scène de menace et d'insultes, filmée par des téléphones de contrebande et diffusée sur les réseaux sociaux, a relancé le débat sur les conditions de détention de l’ex-président et sur la sécurité à l’intérieur de la prison de la Santé, pourtant considérée comme l’un des établissements les plus surveillés du pays.

Sur le réseau social américain X, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, a pris la défense de Nicolas Sarkozy. « Non, Nicolas Sarkozy n’est pas un détenu comme les autres », a-t-elle écrit, dénonçant un « traitement indigne d’un ancien chef de l’État » et appelant le gouvernement à « garantir la dignité de tous les détenus ».


- Un justiciable comme les autres

Ces propos font écho à la controverse sur les conditions particulières de détention de l’ancien président. Lors du compte rendu du Conseil des ministres du 22 octobre, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, avait déclaré : « Nicolas Sarkozy est un justiciable comme les autres, mais c’est un détenu qui nécessite forcément des conditions de détention particulières, notamment d’isolement et une protection particulière. »

Elle avait renvoyé toutes les questions complémentaires au garde des Sceaux Gérald Darmanin, attendu prochainement pour une visite à la prison de la Santé — une initiative qui a d’ailleurs suscité des réserves au sein de la magistrature, certains y voyant un risque d’atteinte à l’indépendance judiciaire.

Condamné dans l’affaire dite du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a été écroué mardi 21 octobre à la prison de la Santé, à Paris. L’ancien président de la République a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs et condamné à cinq ans de prison ferme, dont exécution provisoire, entraînant son incarcération immédiate malgré son statut d’ancien chef d’État.

Ses avocats ont fait appel de la décision, dénonçant une condamnation « injuste » et « sans preuve directe ». Il est ainsi devenu le premier président de la Ve République à être emprisonné. Placé à l’isolement, il bénéficie d’un dispositif de protection renforcé, avec deux officiers de sécurité postés dans une cellule attenante.




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