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« L'heure est à la mise en œuvre » : 30 objectifs à l’ordre du jour de la COP 30 qui s’ouvre lundi à Belém au Brésil

- La COP30 s’ouvre avec pour enjeu de mesurer la sincérité des engagements mondiaux face à la crise climatique et discuter les nouvelles contributions nationales prévues pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Mohammed Hamood Ali Al Ragawi  | 10.11.2025 - Mıse À Jour : 10.11.2025
« L'heure est à la mise en œuvre » : 30 objectifs à l’ordre du jour de la COP 30 qui s’ouvre lundi à Belém au Brésil

Istanbul

AA / Istanbul / Mohammed Al Ragawi


Sous le slogan « L'heure est à la mise en œuvre », La 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) s’ouvre lundi à Belém, au Brésil, et se poursuivra jusqu’au 21 novembre.

La conférence, dont les séances d’ouverture préliminaires ont débuté jeudi, est présentée comme un véritable test pour les engagements des pays en matière de lutte contre les changements climatiques, notamment face aux signes de plus en plus alarmants indiquant que la Terre est sur le point de dépasser la limite de 1,5 °C fixée par l’Accord de Paris sur le climat.

Sous la présidence brésilienne, la conférence sur le climat s'articule autour d'un programme d'action comprenant 30 objectifs clés, chacun géré par un groupe de mise en œuvre chargé d'identifier et de déployer à grande échelle des solutions efficaces.

Le rôle de premier plan du Brésil sur les questions environnementales mondiales remonte au Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro, qui a marqué le début du système de gouvernance climatique mondiale et jeté les bases de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

De nos jours, le Brésil accueille la COP30, qui coïncide avec le 20e anniversaire du Protocole de Kyoto et le 10e anniversaire de l'Accord de Paris.

La COP3, qui s'est tenue à Kyoto, au Japon, en 1997, a vu l'adoption du Protocole de Kyoto, qui engage juridiquement les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le protocole est entré en vigueur en février 2005.

Le 12 décembre 2015, 197 pays ont adopté l'Accord de Paris, qui vise à réduire significativement les émissions mondiales de gaz à effet de serre et à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius, avec pour objectif de le limiter à 1,5 degré Celsius.

Cette édition de la conférence est axée sur la mise en œuvre des engagements antérieurs, l'augmentation du financement climatique à 1 300 milliards de dollars par an, la révision des plans nationaux pour le climat, l'adoption d'indicateurs d'adaptation au changement climatique et la promotion d'une transition juste pour le climat afin de garantir que les inégalités sociales ne soient pas exacerbées par les mesures climatiques, comme l'ont annoncé les Nations Unies.

L'ordre du jour de la conférence comprend plus de 30 objectifs interdépendants, répartis autour de six grands thèmes : énergie, transports et industrie ; forêts, océans et biodiversité ; agriculture et systèmes alimentaires ; villes, infrastructures et eau ; développement humain et social ; et des thèmes transversaux.

Le programme détaillé, qui se déroule jusqu'au 21 novembre, comprend des discussions sur l'adaptation, les villes et l'eau les 10 et 11 ; la justice, les droits humains et la santé les 12 et 13 ; l'énergie, la transformation industrielle et financière les 14 et 15 ; les forêts, les océans et le rôle des communautés locales les 17 et 18 ; l'agriculture et la sécurité alimentaire les 19 et 20 ; et se conclut par une journée consacrée à la science, à la technologie et à l'intelligence artificielle le 21.


- La symbolique de Belém

La conférence se tient à Belém, ville située au cœur de la forêt amazonienne, confrontée à de graves changements environnementaux, ce qui souligne l'importance d'intégrer les stratégies environnementales et politiques.

Belém est un centre essentiel de biodiversité et de richesse culturelle, et abrite environ 1,3 million d'habitants. Elle abrite également d'éminents instituts de recherche internationaux, tels que le Centre international de recherches forestières (CIFOR) et le Centre international d'agroforesterie (ICRAF), ce qui en fait une plateforme idéale pour le développement de solutions fondées sur la nature.

S'étendant sur des dizaines d'îles fluviales, Belém s'appuie sur le transport fluvial pour exporter ses produits locaux réputés, comme les baies d'açaï, les crevettes et la farine de manioc, selon un modèle qui illustre l'intégration de l'économie locale à l'écosystème naturel.


- La feuille de route

La conférence examine le rapport « Feuille de route de Bakou à Belém », préparé par les présidences de la 29e Conférence des Parties (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, et de la 30e Conférence des Parties (COP30) au Brésil. Ce rapport définit cinq domaines prioritaires pour mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre le changement climatique.

Le rapport comprend des propositions visant à mobiliser des ressources, notamment « le renforcement des six fonds multilatéraux pour le climat créés au cours des dernières décennies, l'intensification de la coopération internationale en matière de taxation des activités les plus polluantes et la conversion de la dette souveraine en investissements climatiques, ce qui pourrait permettre de lever jusqu'à 100 milliards de dollars pour les pays en développement ».

Ce rapport appelle également à « la suppression des obstacles, tels que les clauses des traités d'investissement qui autorisent les entreprises à poursuivre les gouvernements pour l'adoption de politiques climatiques susceptibles d'affecter leurs intérêts commerciaux ».

Les participants à la conférence devraient discuter de l'ampleur des contributions déterminées au niveau national (CDN), qui sont des plans nationaux pour le climat décrivant comment chaque pays entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré Celsius, les émissions doivent être réduites de 60 % d'ici 2030.

Cependant, les CDN actuelles ne permettront qu'une réduction de 10 %, selon les Nations Unies, comme indiqué sur le site web de l'ONU consacré à la conférence.

La même source prévoit également que les délégués réunis à Belém approuveront 100 indicateurs mondiaux pour suivre les progrès de l'adaptation au changement climatique, garantissant ainsi des résultats mesurables et comparables entre les pays.

De plus, les données générées par ces nouveaux indicateurs devraient contribuer à l'élaboration de politiques publiques plus transparentes et efficaces.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) souligne la nécessité de multiplier par douze les financements alloués à l'adaptation d'ici à 2035 afin de répondre aux besoins des pays en développement.

La conférence sur le climat vise également à renforcer le programme de transition.



* Traduit de l'Arabe par Mariem Njeh

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