« Israël a commis des crimes contre l’humanité à Gaza » selon le dernier rapport de l’ONG HRW
- L’organisation pointe notamment l’ampleur des « déplacements forcés » organisés par Israël dans l’enclave palestinienne

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Dans un nouveau rapport de 154 pages, publié jeudi, l’ONG HRW (Human rights watch) estime qu’Israël « a commis des crimes contre l’humanité à Gaza » et que les « autorités israéliennes sont responsables de déplacements forcés massifs et de destructions généralisées ».
Relevant que l’Etat hébreu a « provoqué le déplacement forcé massif et délibéré de civils palestiniens à Gaza, ce qui les rend responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », l’ONG rappelle qu’il « n’existe aucune raison militaire impérative qui pourrait justifier de manière plausible le déplacement massif par Israël de la quasi-totalité de la population de Gaza, souvent à de multiples reprises ».
« Plutôt que de garantir la sécurité des civils, les « ordres d’évacuation » militaires ont causé d’énormes dommages » est-il noté.
De fait, HRW considère que la communauté internationale devrait « imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures, et mettre un terme aux ventes d’armes à Israël » et que « le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) devrait enquêter sur les déplacements forcés causés par Israël et la violation du droit au retour des personnes déplacées, en tant que crime contre l’humanité ».
L’organisation de défense des droits humains souligne par ailleurs que son nouveau rapport est publié « alors même qu’une campagne militaire israélienne dans le nord de Gaza a très probablement créé une nouvelle vague de déplacements forcés de centaines de milliers de civils ».
Pour aboutir à ces conclusions, HRW a mené des entretiens avec pas moins de 39 palestiniens déplacés, « analysé le système d’évacuation mis en place par Israël, notamment en examinant 184 ordres d’évacuation » et « examiné des images satellite qui confirment les destructions généralisées, et vérifié des vidéos et des photographies d’attaques contre des zones de sécurité et des voies d’évacuation désignées comme telles ».
Selon Nadia Hardman, chercheuse auprès de la division Droits des réfugiés et migrants à HRW, « le gouvernement israélien ne peut prétendre assurer la sécurité des Palestiniens alors qu’il les tue le long des voies d’évacuation, bombarde les prétendues zones de sécurité et coupe l’accès aux vivres, à l’eau et aux installations sanitaires ».
De fait, HRW appelle plusieurs pays dont les Etats-Unis et l’Allemagne à « immédiatement suspendre leurs transferts d’armes et leur aide militaire à Israël » et estime qu’en « continuant à livrer des armes à Israël, ils risquent de se rendre complices de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres graves violations des droits humains ».
Pour rappel, depuis l’attaque du 7 octobre 2023, Israël poursuit son agression sur la bande de Gaza, malgré une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, plus de 43.500 personnes ont été tuées, principalement des enfants et des femmes, et plus de 100.000 autres ont été blessées, selon les autorités sanitaires palestiniennes.
L'agression israélienne a déplacé la quasi-totalité de la population du territoire dans le cadre d'un blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
Israël est accusé de perpétrer un « génocide » en Palestine, devant la Cour internationale de Justice.
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