‘’Il nous faut passer de la parole aux actes’’: la France plaide pour la mise en œuvre de la solution à deux États
- Lors de la réunion préparatoire de la conférence de haut niveau pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États

France
AA / Tunis / Majdi Ismail
La France a fait part vendredi de sa détermination à mettre en œuvre la solution à deux États Palestinien et Israélien, soulignant qu’il ‘’faut passer de la parole aux actes et de la fin de la guerre à Gaza à la fin du conflit’’
C’est ce qui ressort de l’intervention de la diplomate française Anne-Claire Legendre à la réunion préparatoire de la conférence de haut niveau pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, tenue à New York.
La conseillère pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à la présidence de la République française a insisté sur le fait que ‘’La communauté internationale doit rester mobilisée pour soutenir les efforts visant à mettre un terme à la guerre à Gaza et à libérer tous les otages’’.
‘’La guerre à Gaza doit cesser. Tous les otages doivent être libérés de façon immédiate, sans conditions et dans la dignité. Et le calvaire que vivent les populations civiles de Gaza doit prendre fin’’, a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter : ‘’La rupture du cessez le feu et la reprise des frappes israéliennes sur la bande de Gaza constituent un retour en arrière dramatique pour la population civile, pour les otages et leurs familles comme pour la sécurité de toute la région.’’
La France appelle à la reprise des négociations de toute urgence, a-t-elle souligné, ajoutant que Paris soutient les efforts des médiateurs américains, égyptiens, qataris pour y parvenir.
‘’L'aide humanitaire doit entrer à Gaza immédiatement et de façon massive. C'est une question d'humanité. Alors que la situation est catastrophique’’, a-t-elle insisté, faisant observer que ‘’l’annonce par Israël d'autoriser une quantité minimale de nourriture dans la bande de Gaza est insuffisante. Israël doit lever tous les blocages pour que l'aide humanitaire afflue enfin à Gaza.’’
La diplomate française a mis l’accent sur ‘’l’urgence de remettre la recherche d’une solution politique au premier plan.’’
Elle a martelé que ‘’seule la mise en œuvre d'une solution politique à deux États permettra de ramener la paix, la prospérité et la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi pour l'ensemble de la région.‘’
‘’Cette solution qui nous rassemble aujourd'hui et pour laquelle nous sommes mobilisés, est remise en cause par l'aggravation de la colonisation en Cisjordanie, par les violences de certains colons extrémistes, par la volonté d'affaiblir l'Autorité palestinienne et par les discours évoquant une annexion et des déplacements forcés de population’’, a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter : ‘’Israël doit mettre fin à la colonisation qui est illégale et compromet la viabilité d'un État palestinien.’’
Elle a expliqué que la conférence de juin doit constituer une étape décisive pour la mise en œuvre effective de cette solution à deux États.
Près de 150 pays ont déjà reconnu l’Etat palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont fait de même, suivis par la Slovénie en juin. Le président français Emmanuel Macron doit coprésider, en juin, avec l’Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations unies pour relancer la solution à deux Etats, palestinien et israélien. Il espère à cette occasion ‘’déclencher une série de reconnaissances’’ d’un Etat palestinien, notamment par la France, mais aussi la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabo-musulmans.
‘’ Il nous faut passer de la parole aux actes et de la fin de la guerre à Gaza à la fin du conflit. Face au fait accompli sur le terrain, la perspective d'un État palestinien doit être préservée’’, a-t-elle soutenu.
La représentante de la France a indiqué que son pays est disposé à travailler ‘’avec tous ceux qui le souhaitent à dresser une feuille de route pour la paix et la sécurité de tous, autour de deux États’’, Israélien et Palestinien, ‘’vivant côte à côte, en paix et en sécurité au sein de frontières sûres et reconnues.’’
Et d’ajouter : ‘’La voie que nous voulons tracer est claire, c'est celle de la reconnaissance mutuelle (…) Pour la France, cette feuille de route doit garantir la sécurité d'Israël et son intégration régionale et répondre à l'aspiration légitime des Palestiniens à disposer d'un État.’’
‘’Nous devons donc bâtir un cadre robuste et crédible pour le jour d'après à Gaza, travailler à désarmer et à écarter le Hamas qui ne doit plus constituer une menace pour Israël, définir une gouvernance crédible et réformer l'Autorité palestinienne. Les Nations unies et ses agences ont toute leur place dans ce processus’’, a-t-elle précisé devant le président de l'Assemblée générale de l’Onu et la Secrétaire générale adjointe de l’Onu aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo.