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« Il faut accepter de perdre nos enfants » : la formule du chef d’état-major des armées françaises fait polémique

– Une déclaration du général Mandon relance les interrogations sur la communication militaire en temps de tensions internationales

Ümit Dönmez  | 19.11.2025 - Mıse À Jour : 19.11.2025
« Il faut accepter de perdre nos enfants » : la formule du chef d’état-major des armées françaises fait polémique

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Une déclaration du général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées françaises, ce mercredi, a déclenché une vague de réactions sur les réseaux sociaux et dans la sphère médiatique.

Lors du congrès des maires de France, le général Mandon a appelé à un changement d’état d’esprit face à la menace russe, estimant qu’« il faut accepter de perdre nos enfants ». Cette phrase, particulièrement marquante, intervient dans un contexte d’intensification des tensions géopolitiques, et a rapidement suscité malaise et interrogations.

Le journaliste spécialiste de la défense, Jean-Dominique Merchet s’est interrogé sur la pertinence d’un tel message, exprimant son interrogation sur la plateforme américaine X : « Cette communication est-elle la plus appropriée ? ».

Dans son propos, le chef d’état-major entendait insister sur la nécessité pour la société française de se préparer mentalement à un conflit de haute intensité, et à ses conséquences humaines. Il évoque la possibilité réelle de devoir engager des forces dans des combats majeurs, et prépare les esprits à une réalité brutale : celle de pertes humaines sur le champ de bataille.

Mais la phrase « perdre nos enfants » heurte. En France, où la mémoire des guerres passées reste vive, cette formulation a ravivé une sensibilité profonde, perçue par certains comme une manière abrupte de préparer l’opinion à un basculement vers la guerre.

Pour rappel, le général Mandon s’exprimait à l’occasion du congrès des maires de France, dans un discours où il appelait à « préparer le pays » à la perspective de conflits futurs. Il a estimé que, dans les années à venir, la population devra être prête à « souffrir économiquement » et à faire face à la possibilité de pertes humaines, dans un environnement stratégique qu’il juge « en nette dégradation ».

Cette déclaration intervient dans le contexte de la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe en février 2022. Le conflit a profondément modifié les équilibres sécuritaires européens et poussé les armées occidentales, dont la France, à se préparer à des scénarios de guerre de haute intensité.


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