« Comptez-vous reconnaître l’État de Palestine lorsqu’il n’y aura plus de Palestiniens? »: Bayrou interpellé par LFI
- Le chef du gouvernement français a assuré que le « mouvement de reconnaissance de la Palestine ne s’arrêtera pas »

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
La présidente du groupe LFI (La France Insoumise) à l’Assemblée Nationale, Mathilde Panot, a interpellé le Premier Ministre François Bayrou ce mardi, lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement, au sujet de la reconnaissance de l’État de Palestine.
« Comptez-vous reconnaître l’État de Palestine lorsqu’il n’y aura plus de Palestiniens? » lui a-t-elle lancé après avoir dressé un état des lieux alarmant de la situation dans la bande de Gaza où Israël poursuit, depuis dimanche, une opération terrestre visant à prendre le contrôle de l’enclave.
« Gaza affamée, Gaza martyrisée, Gaza décimée et maintenant Gaza annexée. 20 mois de génocide, 53 000 Palestiniens, 20 000 enfants, des centaines de journalistes et de soignants tous méthodiquement assassinés. Dimanche, Netanyahu a lancé l’offensive dans la bande de Gaza. Son but: déporter le peuple Palestinien » a-t-elle rappelé.
Et de poursuivre: « Depuis cet hémicycle, nous disons à Netanyahu et à ses soutiens inconditionnels: Gaza ne sera jamais israélienne! ».
S’adressant au chef du gouvernement, Mathilde Panot a souligné que « des Palestiniens (sont) transformés en squelettes par une famine utilisée comme arme de guerre, les hôpitaux rasés » créant « l’horreur d’un nettoyage ethnique ».
« Devant le premier génocide filmé en direct de l’Histoire de l’humanité, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas » s’est-elle exclamée, soulignant que « les mots n’arrêtent pas un génocide ».
La présidente du groupe LFI au Palais Bourbon a par ailleurs accusé François Bayrou de « manquer à (ses) obligations », en laissant « Netanyahu, sous mandat d’arrêt international, survoler la France », en tardant « à convoquer le conseil de sécurité de l’ONU pour mettre Israël et la communauté internationale face à leurs responsabilités », en n’agissant pas « pour suspendre immédiatement l’accord d’association entre l’UE et Israël », et en refusant « d’interdire les exportations d’armes ».
« Ne prendre aucune sanction c’est se rendre complice. A Gaza, Monsieur le Premier Ministre, la mort est partout. Cette mort hantera à jamais la conscience de ceux qui pouvaient agir mais qui par lâcheté et complicité n’auront rien fait. Monsieur le Premier Ministre, comptez-vous reconnaître l’Etat de Palestine lorsqu’il n’y aura plus de Palestiniens? » a-t-elle questionné.
En guise de réponse, François Bayrou a dénoncé « le blocage de l’aide alimentaire », « les conditions sanitaires », et assure que « la France ne peut en aucune manière accepter » cette situation.
« Pour la première fois, trois Etats majeurs (La Grande-Bretagne, la France et le Canada), (…) ont décidé qu’ils reconnaitraient ensemble l’Etat de Palestine et ce mouvement qui a été lancé est un mouvement qui ne s’arrêtera pas » a-t-il assuré.
Ces déclarations interviennent alors qu’Emmanuel Macron a annoncé en avril dernier, qu’il envisage de reconnaître l'État de Palestine.
De retour d’un voyage officiel en Egypte, il avait dévoilé l’organisation, en juin, d’une conférence co-présidée avec l’Arabie Saoudite sur le thème d’une solution à deux Etats.
Dès 2024, le chef de l’État français avait assuré que « la reconnaissance d’un État Palestinien n’est pas un tabou pour la France », précisant que c’est ce qui est dû « aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées ».
À ce jour, 147 des 193 pays de l’ONU reconnaissent la Palestine. Plusieurs pays ont officialisé leur reconnaissance dans le courant de l’année 2024, dont la Norvège, l’Irlande et l’Espagne.
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