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Île de Manus: Suicide d'un réfugié Rohingya détenu par l'Australie

- Il avait 32 ans et souffrait de crises d'épilepsie, selon l'un des réfugiés détenus sur l'île de Manus.

Recep Şakar  | 22.05.2018 - Mıse À Jour : 23.05.2018
Île de Manus: Suicide d'un réfugié Rohingya détenu par l'Australie

Ankara

AA / Melbourne / Recep Sakar

Un réfugié musulman Rohingya détenu par l'Australie dans un centre de détention externalisé sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, s'est suicidé, ont rapporté mardi les médias locaux.

Citant des sources policières, Radio New Zealand "RNZ" a rapporté que la "mort de l'homme de 32 ans était due à un suicide".

"Ils voyageaient ensemble avec les autres réfugiés, du campement vers la ville, pour vaquer à leurs activités normales et faire les courses. Il était très regrettable que pendant qu'ils voyageaient, le réfugié a sauté du bus et s'est fait tuer", a déclaré à "RNZ" le commandant de la police provinciale de Manus, David Yapu.

Un autre réfugié sur l'île, Behrouz Boochani, a déclaré sur Twitter que l'homme souffrait d'épilepsie

"Il y a deux ans, il a été envoyé en Australie pour un traitement médical mais ils l'ont renvoyé à Manus sans traitement médical", a-t-il expliqué, ajoutant que le nombre de réfugiés morts sur Manus depuis 2013 est passé à sept.

"Les réfugiés sont profondément attristés par les nouvelles d'une autre mort. Nous le connaissions tous et nous étions conscients de sa maladie. Il avait l'habitude de s'évanouir et avait besoin d'un traitement médical urgent. Mais l'Immigration australienne a choisi de l'ignorer ", a-t-il renchéri.

"RNZ" a également cité Ian Rintoul, de la Coalition pour l'action des réfugiés, affirmant que l'homme souffrait de crises d’épilepsie et avait été détenu à Manus depuis 2013.

"Il n'aurait pas dû être emmené là-bas en 2013, et il n'aurait pas dû être renvoyé là-bas après avoir été amené en Australie pour un traitement médical en 2014", a déclaré Rinotul.

L'Australie envoie les demandeurs d'asile qui tentent d'atteindre ses côtes dans des centres de détention à Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou à Nauru, un pays insulaire d'Océanie.

Les centres de détention ont fait la une des journaux en raison de rapports de viols, de manquements à la sécurité, de mauvaises conditions et de l'incertitude entourant l'avenir des détenus.

Les Rohingyas, décrits par les Nations Unies comme la minorité la plus persécutée au monde, ont subi depuis le mois d’août dernier une vague d’exactions et de violences mortelles menées par les forces birmanes et les extrémistes bouddhistes notamment dans l’Etat d’Arakan, au Myanmar.

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