AA / Istanbul / Sanaa Amir

L’ancienne championne olympique de basket, Émilie Gomis, a relancé la polémique en partageant sur la plateforme la sociale américaine X une prise de position d’Éric Cantona réclamant l’exclusion d’Israël des compétitions internationales de football.

L’ex-international français y dénonce un « double standard » entre les sanctions imposées à la Russie et l’absence de mesures contre Israël, alors que la guerre à Gaza se poursuit depuis 716 jours.

« Quatre jours après le début de la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine, la FIFA et l’UEFA avaient suspendu la Russie. Nous en sommes aujourd’hui à 716 jours de ce que Amnesty International qualifie de génocide, et pourtant Israël continue d’être autorisé à participer aux compétitions. Pourquoi ce double standard ? », écrit-il.

Cantona appelle à une réponse ferme : « La FIFA et l’UEFA doivent suspendre Israël », avant d’enjoindre « les clubs du monde entier » à refuser d’affronter des équipes israéliennes, et « les joueurs actuellement en activité » à ne pas disputer ces rencontres.

En relayant ces propos, Émilie Gomis salue « un grand Français, un grand sportif, un grand humaniste », soulignant la portée symbolique de cette prise de position dans un milieu sportif profondément fracturé sur la question.

Cette réactivation du débat intervient au moment où la participation d’Israël à l’Eurovision provoque une controverse croissante. L’UER a confirmé qu’Israël serait autorisé à concourir l’an prochain, malgré les sollicitations de plusieurs diffuseurs réclamant un vote spécifique.

En réponse, la Slovénie, l’Espagne, les Pays-Bas et l’Irlande ont annoncé leur boycott. L’Islande poursuit ses consultations.

Le politologue français  Thomas Guénolé dénonce une incohérence, rappelant que la Yougoslavie avait été exclue après avoir été reconnue coupable de génocide, et estimant que, si Israël reste engagé, « la France et les pays qui se respectent devraient boycotter ». Il souligne aussi que la Russie a été écartée pour l’invasion de l’Ukraine.

Sur la scène politique française, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, épingle une « contradiction » du gouvernement, saluant le boycott initié par plusieurs États. Manon Aubry qualifie la participation d’Israël de « honteuse ». 
La députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan   condamne également la décision de l’UER, qu’elle accuse de normaliser les violations en cours à Gaza.
Pour rappel, Cantona fait partie des personnalités connues pour leur engagement en faveur de la Palestine. Il figure notamment parmi les signataires de l’appel réclamant la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.