Politique, Monde

À Paris, une marche ‘‘contre le racisme et le fascisme’’ réunit plusieurs milliers de personnes

- Au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale

Majdi Ismail  | 22.03.2025 - Mıse À Jour : 23.03.2025
À Paris, une marche ‘‘contre le racisme et le fascisme’’ réunit plusieurs milliers de personnes

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

Une marche ‘’contre le racisme et le fascisme’’ s'est élancée ce samedi à 14h15 depuis la place de la République à Paris en direction de place de la Nation.

Le cortège parisien a réuni plusieurs milliers de personnes de tous les âges dans une ambiance festive.

‘’Non au racisme’’, ‘’Fascisme dehors’’, ‘’Free Palestine’’ pouvait-on lire entre autres revendications sur les pancartes et banderoles brandies par les manifestants.

Les drapeaux palestiniens ainsi que les étendards de La France Insoumise étaient visibles dans le cortège.

Associations, syndicats et partis politiques de gauche défilent ensemble contre le racisme et le fascisme ce samedi 22 mars, dans plus de cent villes de France.

Cette mobilisation, qui intervient au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, est coordonnée par la Marche des solidarités et le collectif ‘’Né·e·s ici ou venu·e·s d’ailleurs, uni·e·s contre le racisme !’’. Ce dernier est notamment constitué entre autres par la Ligue des droits de l’Homme, Attac France, La Cimade, la CGT, la FSU, Femmes égalité, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, le Syndicat des avocat·es de France (SAF), l’Union syndicale solidaires.

Selon le mot d’ordre des organisateurs, c’est ‘’l’heure de la riposte’’. L’extrême droite est ainsi en position de prendre le pouvoir ou de participer à des Gouvernements dans la plupart des pays occidentaux, sous cinq ans. En France, elle occupe désormais un place stratégique dans le champ politique après avoir conquis médias et réseaux sociaux et partant de nouveaux électeurs.

La mobilisation massive des quartiers populaires, de la jeunesse et du monde du travail aux dernières législatives, a permis d’enrayer la ‘’machine de guerre’’ du Rassemblement national.

Or, la réponse du président Emmanuel Macron à cette mobilisation a été un énième coup de force, en nommant un Gouvernement d’une droite défaite dans les urnes, composé de plusieurs personnalités aux positions ouvertement racistes et islamophobes.

Aussi après avoir échappé à la censure, le Gouvernement de François Bayrou a déroulé de nouveau l’agenda de l’extrême droite. Le Premier ministre fait désormais de la prétendue ‘’submersion migratoire’’ et du débat sur ‘’l’identité nationale’’ une marque de son action.

Son ministre de la justice, Gérald Darmanin, annonce la remise en cause du droit du sol. Son collègue de l’Intérieur, appelle à rétablir le délit de séjour irrégulier et durcit les conditions de régularisation et de droit au séjour. Le locataire de Beauvau veut même interdire les mariages avec les étrangers en situation irrégulière ou encore l’interdiction du voile dans la pratique sportive.

Sans compter les millions de Français qui subissent au quotidien la vindicte de l’État et de la société blanche : violences policières, discrimination à l’embauche, surexploitation des travailleurs immigrés…

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés la semaine dernière, les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 11 % en 2024.

D’autres cortèges sont prévus à Bordeaux, Marseille, Nantes ou encore Montpellier. ‘’La situation est grave’’, a mis en garde la Ligue des droits de l’Homme dans un communiqué pointant ‘’l’augmentation alarmante des actes racistes’’.

‘’Nous constatons qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, c’est pour ça qu’il faut être nombreux’’, a souligné Dominique Sopo, président de SOS Racisme, ce samedi matin sur RMC. ‘’Ce sont des combats longs, mais il faut les mener, car c’est en les menant qu’on les remporte’’, a-t-il ajouté.

Au total, les autorités attendent 50 000 à 60 000 manifestants dans l'Hexagone, dont 10 000 à 20 000 dans la capitale, où l’on redoute des ‘’dégradations et la recherche d’affrontements’’ avec la police.

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