À Paris, une ligne rouge formée pour Gaza
– Des centaines de personnes vêtues de rouge ont défilé à Paris pour dénoncer les violences subies par la population gazaouie.

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Une foule compacte, habillée de rouge, s’est rassemblée mardi soir près de la station de métro Belleville, à Paris, répondant à l’appel d’Amnesty International France et d’un collectif citoyen pour former une “ligne rouge” en soutien à Gaza.
Par voie d’un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, Amnesty International France avait invité à une mobilisation silencieuse et symbolique, sans drapeaux de partis ou d’organisations, avec un dress code rouge : "Le 8 juillet, 18h30, métro Belleville à Paris, on se mobilise". Le mot d’ordre : “Formons une ligne rouge pour Gaza”.
L’action visait à alerter sur les violations massives des droits humains à Gaza et sur l’inaction de la communauté internationale face à la catastrophe humanitaire en cours. Des pancartes affichaient en lettres rouges : “Que direz-vous à vos enfants ?”, “Quand ils liront qu’un peuple entier a été déplacé, affamé, bombardé…”, ou encore “J’ai refusé de me taire”.
Catherine Monnet, journaliste et participante, a rappelé dans une publication que plus de 100 000 personnes avaient déjà défilé à La Haye en mai, puis à Bruxelles en juin, en solidarité avec Gaza. Elle interrogeait alors : “Et nous, combien serons-nous à Paris ce 8 juillet, également vêtus de rouge ?”
L’initiative parisienne s’inscrit dans un mouvement de mobilisation transnational, baptisé “Red Line for Gaza”, déjà relayé dans plusieurs capitales européennes. Le message est clair : une dénonciation collective de ce que de nombreux militants qualifient de “génocide en cours” à Gaza, et une exigence de cessation des hostilités et de protection des civils.
L'événement s’est déroulé dans le calme, sans heurts signalés, et a été largement relayé sur les réseaux sociaux sous les hashtags #LigneRouge, #RedLine, #Gaza, #Paris.
** Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué près de 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 500 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.
La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".