À la veille de son procès pour « apologie du terrorisme », Amira Zaiter « espère une relecture honnête de son dossier »
- La militante pro-palestinienne est jugée ce mercredi par la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, après avoir été condamnée à une peine de 3 ans de prison, dont un an ferme, en novembre dernier.

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Le procès en appel de la militante pro-palestinienne Amira Zaiter s’ouvrira mercredi après-midi devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, dans le sud de la France.
Comme en octobre dernier, elle devra s’expliquer devant la justice, après des tweets polémiques en lien avec le génocide en cours à Gaza et pour lesquels elle a été condamnée à une lourde peine de 3 ans de prison, dont un an ferme, après avoir passé 46 jours en détention.
L’ampleur de la sanction, qui avait été au-delà des réquisitions du parquet, avait suscité une onde de choc parmi les militants de la cause palestinienne qui dénonçaient des poursuites et un verdict « politique ».
Dans un entretien à Anadolu à la veille de sa comparution, la mère de famille, défendue par Maître Kada Sadouni, est revenue sur les enjeux de ce procès en appel et sur son état d’esprit alors qu’elle se trouve toujours dans une situation personnelle compliquée depuis cette procédure.
« Je suis encore marquée par ce que j’ai vécu. Il y a de la peur, du stress, mais aussi l’envie d’assumer et de tourner la page », explique la Niçoise de 34 ans.
Elle « espère une relecture honnête de (son) dossier et peut-être une peine plus juste, plus adaptée » que celle infligée en première instance par le tribunal correctionnel de Nice et qu’elle qualifie de « lourde ».
« Cette condamnation ne reflète pas mon parcours ni qui je suis », poursuit Amira Zaiter qui reconnaît appréhender ce second procès.
Rappelant que « le contexte est tendu », elle assure « rester prudente » mais promet de « continuer » à militer pour la cause palestinienne ».
« J’ai compris qu’il faut faire attention, peser ses mots, rester constructive », conclut-elle.
En première instance, la militante, alors élève-infirmière, avait reconnu « des formulations maladroites » mais réfutait catégoriquement les accusations d’antisémitismes formulées à son encontre par les parties civiles.
Elle expliquait s’opposer « au sionisme » qu’elle décrivait comme « un courant politique qui vise à éradiquer le peuple palestinien ».
Pour rappel, Amira Zaiter, organisatrice de plusieurs manifestations pro-palestiniennes à Nice, après le 7 octobre 2023, bien connue des sphères militantes azuréennes, a été particulièrement médiatisées à l’automne 2023, après avoir été placée en garde à vue pour avoir organisé une manifestation que le préfet des Alpes-Maritimes (multicondamné par la justice administrative), avait choisi d’interdire.
Incarcérée le 19 septembre dernier et après avoir vu toutes ses demandes de remise en liberté être refusées les unes après les autres, elle a été jugée le 21 octobre 2024 à Nice.
Durant ses 20 premiers jours d’incarcération, la jeune femme n’a pas été autorisée à communiquer avec sa fille alors âgée de 12 ans.
Libérée début novembre après un mois et demi d’emprisonnement, elle a ensuite été exclue de son école d’infirmière au terme d’une procédure disciplinaire directement engagée par l’institut de formation après sa sortie de prison.
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