À Cannes, Julian Assange dénonce les enfants tués à Gaza
– Sur son t-shirt, le nom de 4 986 enfants de moins de 5 ans tués à Gaza ; au dos, un message explicite : « STOP ISRAEL ».

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Julian Assange a marqué les esprits au Festival de Cannes, ce mardi, en apparaissant sur le tapis rouge vêtu d’un t-shirt noir, sur lequel figurent les noms de 4 986 enfants de moins de cinq ans tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires locales.
Au dos du t-shirt, un appel explicite : « STOP ISRAEL ». En pleine promotion du documentaire « The Six Billion Dollar Man » consacré à son combat pour la transparence et la liberté d’information, l’ancien cybermilitant a choisi de faire de sa première apparition publique depuis sa libération un acte politique fort.
Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Comité de soutien à Julian Assange a souligné que ce geste était « un cri silencieux face à une tragédie humaine insupportable », ajoutant qu’Assange entendait ainsi « utiliser sa visibilité retrouvée pour porter une voix que d’autres tentent d’étouffer ». Le chiffre mentionné sur le t-shirt fait référence aux données diffusées par le ministère de la Santé de Gaza, selon lesquelles près de 5 000 enfants en bas âge ont été tués par les bombardements israéliens depuis le début de la guerre.
Depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une campagne militaire d’ampleur dans la bande de Gaza, causant des destructions massives et des milliers de morts civils, dont une part importante d’enfants, selon l’ONU et de nombreuses ONG. Israël affirme cibler des positions du Hamas et accuse ce dernier de se servir des civils comme boucliers humains.
Le message d’Assange s’inscrit dans une série de prises de position artistiques et politiques qui, depuis plusieurs semaines, interpellent l’opinion publique internationale.
Pour rappel, Israël a récemment autorisé une reprise très partielle de l'accès à l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, après plus de deux mois de blocus total. Le 20 mai 2025, les Nations unies ont annoncé avoir reçu l'autorisation d'Israël pour faire entrer environ 100 camions d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, via le point de passage de Kerem Shalom.
Israël bloquait totalement, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 3000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 53 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.