Radio France et France Télévisions portent plainte pour « dénigrement » contre CNews, Europe 1 et le JDD
- Radio France et France Télévisions ont assigné CNews, Europe 1 et le JDD pour « dénigrement » devant le tribunal de commerce, sur fond de vives tensions médiatiques depuis l’affaire Legrand-Cohen et des accusations réciproques de partialité
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Radio France et France Télévisions ont assigné en justice CNews, Europe 1 et Le Journal du dimanche pour « dénigrement ». Les deux groupes publics ont déposé la semaine dernière des plaintes distinctes devant le tribunal de commerce de Paris.
Selon cette source, les dirigeants des deux entreprises publiques se sont concertés avant d’engager ces actions, menées toutefois séparément. Ni Radio France ni France Télévisions n’ont souhaité commenter. Contactée, la direction d’Europe 1 a indiqué « ne pas commenter ».
Cette procédure intervient dans un contexte de fortes tensions entre l’audiovisuel public et plusieurs médias du groupe Vivendi, propriété de Vincent Bolloré. Depuis septembre, CNews, Europe 1 et le JDD critiquent régulièrement le service public, notamment à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant deux journalistes, Thomas Legrand et Patrick Cohen, en discussion avec des responsables du Parti socialiste, affaire qualifiée par leurs détracteurs de preuve de « connivence ».
Mi-septembre, Radio France et France Télévisions avaient saisi l’Arcom, dénonçant une « campagne de dénigrement » et transmettant au régulateur un montage d’extraits d’émissions jugés problématiques. L’Arcom avait alors annoncé vouloir « approfondir ses travaux » sur l’impartialité du service public.
Dans plusieurs interventions publiques, les dirigeantes des deux groupes, Delphine Ernotte (France Télévisions) et Sibyle Veil (Radio France), avaient affirmé que les critiques portées par les médias concernés remettaient en cause la neutralité du service public. Le directeur de CNews, Serge Nedjar, avait dénoncé en retour les déclarations de la présidente de France Télévisions.
La procédure engagée cette semaine marque une nouvelle étape dans l’escalade entre les deux ensembles médiatiques, dans un climat déjà tendu depuis la rentrée. Les trois médias mis en cause n’ont pas réagi publiquement à ces assignations.
