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Municipales 2026 : l’IA s’invite dans la campagne française, Macron alerte sur les risques d’ingérence

- En marge d’un débat à Arras, Emmanuel Macron a mis en garde contre les risques d’ingérence liés à l’usage de l’IA lors des prochaines élections

Serap Doğansoy  | 21.11.2025 - Mıse À Jour : 21.11.2025
Municipales 2026 : l’IA s’invite dans la campagne française, Macron alerte sur les risques d’ingérence

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Le mercredi 19 novembre 2025, lors d’un débat organisé à Arras par le quotidien régional La Voix du Nord, le président Emmanuel Macron, a mis en garde contre le risque que l’intelligence artificielle (IA) ne devienne un vecteur d’ingérence lors des prochaines élections municipales comme présidentielles.

Il a notamment déclaré : « De plus en plus de nos compatriotes vont aller sur leur IA, sur leur agent d’IA, et ils vont demander "pour qui je vais voter ?" » et « Je ne sais pas ce que ChatGPT va recommander de voter. Ce que je sais, c’est que les gens qui possèdent ChatGPT, qui ont des intérêts… je ne suis pas sûr que ce soient des intérêts démocratiques neutres, ou totalement alignés avec les intérêts de la France. »

Le chef de l’État a estimé que cette tendance pourrait faire « entrer » la démocratie « dans un autre monde ».

Dans le cadre de la campagne des prochaines municipales de mars 2026, plusieurs candidats ont déjà recours à l’IA.

À Grenoble, le candidat Hervé Gerbi, tête de liste pour le parti Horizons, a choisi de recourir à cette technologie pour générer une affiche de campagne publié sur leur réseaux sociaux et installer sur son site internet un robot conversationnel, dans l’objectif « de rapprocher tous ceux qui s’intéressent au débat et à la candidature que je porte ».

Il affirme sur ses réseaux sociaux, « tant que l’IA est utilisée avec sérieux, elle peut être un formidable outil ».

En revanche, à Strasbourg, la candidate de Rassemblement national, Virginie Joron, a utilisé des images truquées générées par l’IA dans une vidéo de campagne diffusée sur TikTok, dénonçant la « saleté » de la ville.

Les autorités de vérification ont relevé que, hormis une séquence tournée sur place, l’essentiel des images étaient artificielles.

En octobre, le Conseil d’État a jugé que l’utilisation supposée de l’intelligence artificielle pour rédiger la profession de foi d’un candidat aux élections municipales était « sans incidence sur la régularité des opérations électorales ».

En revanche, certains usages pourraient tomber sous le coup des lois existantes luttant « contre la diffusion de fausses informations » durant la campagne électorale.​​​​​​​

Le recours à l’intelligence artificielle en période électorale a déjà été observé lors de plusieurs scrutins, en France comme à l’étranger, et cette technologie, de plus en plus accessible, s’impose progressivement comme un nouvel outil au service des stratégies de communication politique.



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