AA / Laura Gamba

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré, mardi, que le roi Felipe VI d'Espagne devrait présenter des excuses pour le génocide des peuples indigènes d'Amérique.

"Nous nous joignons aux voix qui s'élèvent en Amérique pour exiger que le roi d'Espagne fasse amende honorable, réfléchisse et présente des excuses à l'Amérique latine et aux Caraïbes pour les 300 ans de génocide des peuples autochtones", a déclaré Maduro.

Le leader vénézuélien a critiqué la célébration par l'Espagne, le 12 octobre, du "Dia de la Hispanidad", ou Journée de l'Hispanité, une fête nationale espagnole qui commémore le jour où Christophe Colomb a foulé pour la première fois le sol des Amériques en 1492.

Selon Maduro, cela représente une "immense offense à la mémoire des hommes et des femmes qu'ils ont assassinés."

"Il y a plus de 500 ans, l'empire espagnol a tué, banni et réduit en esclavage des millions d'indigènes. Ils sont venus ici pour envahir, coloniser et massacrer nos grands-pères et nos grands-mères. L'Espagne doit faire amende honorable et présenter ses excuses à toute l'Amérique", a-t-il déclaré sur Twitter.

Maduro a annoncé qu'il adressera une lettre au roi d'Espagne pour lui demander de "réfléchir" aux événements qui ont marqué la colonisation et le génocide en Amérique latine et a souligné que "l'Espagne a également une glorieuse et héroïque histoire de lutte contre le colonialisme et contre la vassalisation", et qu'elle devrait donc comprendre le message.

Les habitants de plusieurs pays d'Amérique latine, dont le Mexique, le Guatemala, le Honduras et l'Équateur, ont manifesté, mardi, pour réclamer le respect des droits des peuples indigènes qui ont souffert du colonialisme européen.

Maduro s'est félicité de ces mobilisations à l'occasion de la commémoration de la Journée de la résistance indigène au Venezuela.

"Dans les rues de Caracas, un message clair a été donné : ces terres ne seront plus jamais la colonie de qui que ce soit", a-t-il déclaré.

Ce n'est pas la première fois qu'un dirigeant d'Amérique latine réclame des excuses à l'Espagne.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait adressé, en 2019, une lettre au roi Felipe VI d'Espagne et au pape François les invitant à présenter des excuses pour les violations des droits humains commises lors de la conquête de la région il y a 500 ans.

Le gouvernement espagnol avait alors publié une déclaration faisant état d'un "rejet ferme" de ces propos.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj