AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

Il y a tout juste un mois, le 6 février dernier, la Türkiye et la Syrie étaient frappées par de terribles séismes. Le bilan effroyable de la catastrophe fait état de plusieurs dizaines de milliers de personnes décédées.

En première ligne, les équipes de secours turques ont évidemment eu un rôle déterminant, mais les soutiens internationaux sont très vite arrivés sur place pour les appuyer.

La France, a été l’un des pays à se prononcer très rapidement sur la situation en déployant, à la demande d’Emmanuel Macron, deux détachements de secouristes, dès le lendemain de la catastrophe.

Jérôme Ader, pompier professionnel en région parisienne et volontaire de l’association des Pompiers de l’Urgence Internationale (PUI), a fait partie du voyage.

Dans un témoignage emprunt d’émotion, il est revenu, auprès d’Anadolu, sur cette mission, dont il assure « qu’elle restera gravée dans sa mémoire ».

« Jamais je n’oublierai ce que j’ai ressenti auprès du peuple turc et l’accueil qui nous a été réservé dès notre arrivée alors que la zone sur laquelle nous intervenions était littéralement ravagée », relate le secouriste français.

Très marqué par ce qu’il a vu, et ce qu’il a vécu à Kahramanmaras, il assure vouloir « absolument retourner en Turquie dès que ce sera possible, pour découvrir ce pays qui (l’a) tant touché ».

« J’ai vu l’horreur sur les zones sinistrées où nous intervenions, avec mes collègues, mais la manière dont les Turcs se sont comportés avec nous est indescriptible » affirme Jérôme Ader, qui souhaite « leur témoigner toute la gratitude possible ».

Il indique avoir été submergé d’émotion après avoir sorti des décombres, une petite fille, malheureusement décédée, et dont il a remis le corps dans les bras de son oncle.

S’il promet que ce moment restera gravé en lui, le pompier français se souvient que la dépouille de l’enfant lui a ensuite été rendue par la famille après l’avoir embrassée.

« Je l’ai ressenti comme une immense marque de confiance », décrit Jérôme Ader, précisant qu’il ne s’attendait pas à ce geste car « ce n’est pas rien de confier le corps d’un de ses proches à un inconnu, surtout dans un moment aussi terrible ».

Il assure que « des gens sont venus d’Ankara avec des repas pour les pompiers » et se souvient de tous ces anonymes qui les « ont pris dans les bras, serrés contre eux » et leur ont « ouvert leur cœur et leur pays ».

Dans son entretien à Anadolu, Jérôme Ader a également tenu à saluer l’action de la compagnie aérienne Turkish Airlines « qui a fait un travail fabuleux pour l’organisation du déplacement et le transport du matériel nécessaire » dans les meilleures conditions.

« Cette mission restera gravée à jamais dans ma mémoire et je veux sincèrement remercier tous ceux qui ont été sur notre chemin pendant ces 8 jours éprouvants », a-t-il, enfin, tenu à déclarer en rappelant que son équipe a réussi à extraire deux personnes vivantes des décombres.

À noter que les Pompiers de l’Urgence Internationale, ONG agréée pour intervenir à l’étranger, ont été déployés en Türkiye dans le cadre d’un dispositif de l’ONU.

Comptabilisant environ 145 membres actifs, l’association auto-financée et autonome, est déjà intervenue au Liban ou encore en Haïti.