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France : une infirmière licenciée pour le port d’un calot, le corps médical se mobilise sur les réseaux sociaux

- Une décision jugée « discriminatoire » suscite une vague d’indignation et de solidarité en ligne

Adama Bamba  | 20.12.2025 - Mıse À Jour : 20.12.2025
France : une infirmière licenciée pour le port d’un calot, le corps médical se mobilise sur les réseaux sociaux

Istanbul
AA / Istanbul / Adama Bamba

Une infirmière exerçant depuis sept ans à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a été licenciée et radiée de la fonction publique pour avoir refusé d’enlever son calot, un bonnet médical habituellement porté en milieu hospitalier, selon des informations révélées par Mediapart.

D’après le média d’investigation, Majdouline B. n’avait fait l’objet d’aucune remise en cause professionnelle durant ses années de service. Pourtant, le 10 novembre, son employeur a mis fin à son contrat, estimant que le port quotidien de ce couvre-chef contrevenait au guide de laïcité de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Cette décision a rapidement provoqué une vague de réactions au sein du corps médical et sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont exprimé leur soutien à l’infirmière. Sur le réseau social X, un internaute identifié sous le nom de Paul Dohan a dénoncé une décision « scandaleuse », appelant à soutenir Majdouline à travers une cagnotte en ligne destinée à financer une action en justice contre l’AP-HP.

Dans une vidéo de décryptage diffusée par le média AJ+, et relayée sur les réseaux sociaux, Majdouline B. est revenue sur les circonstances de son éviction. « J’ai été révoquée par mon employeur pour mon apparence. Il a estimé que le calot que je portais était un signe religieux sans jamais vérifier les faits », a-t-elle déclaré, affirmant que cette décision ne reposait « ni sur [ses] compétences professionnelles ni sur un manquement professionnel ».

Elle a également souligné que le port du calot est une pratique courante à l’hôpital. « Presque tout le personnel soignant porte un calot, c’est tout à fait normal et ça fait partie de la tenue vestimentaire », a-t-elle expliqué, évoquant une décision prise par la direction fin 2024 d’interdire tout couvre-chef, une mesure qu’elle qualifie de « violente » et « humiliante » pour plusieurs soignantes.

Selon des informations rapportées par AJ+, l’AP-HP avait diffusé en 2023 un guide de la laïcité précisant que le port d’une charlotte de bloc opératoire en dehors des situations où elle est requise pouvait être interprété comme l’expression d’une appartenance religieuse.
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