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Dans son premier discours après avoir été élu prochain maire de New York, Zohran Mamdani a vivement critiqué le président américain Donald Trump, tout en promettant de préserver la diversité et l’inclusion qui caractérisent la ville.

S’adressant mardi soir à une foule enthousiaste de partisans après l’annonce de sa victoire, Mamdani, démocrate et 111ᵉ maire entrant de New York, a déclaré vouloir démontrer comment la ville pouvait rester fidèle à ses valeurs, à l’opposé de l’approche politique de Trump.

« Après tout, s’il y a bien une ville capable de montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre, c’est celle qui l’a vu naître », a lancé Mamdani.

« Et s’il existe un moyen d’effrayer un despote, c’est de démanteler les conditions mêmes qui lui ont permis d’accumuler du pouvoir. Alors Donald Trump, puisque je sais que tu regardes, j’ai quatre mots pour toi : monte le son », a-t-il ajouté sous les acclamations de la foule.

Pendant le discours, Trump qui a menacé de bloquer les financements fédéraux à la plus grande ville des États-Unis après la victoire de Mamdani a publié un message défiant sur les réseaux sociaux : « ET C’EST PARTI ! ».

Zohran Mamdani a remporté la mairie de New York en battant le candidat indépendant et ancien gouverneur Andrew Cuomo ainsi que le républicain Curtis Sliwa, marquant une victoire historique pour l’aile progressiste du Parti démocrate.

Selon l’Associated Press, il recueille plus de 50 % des suffrages, avec 91 % des bulletins dépouillés.

- Parcours et débuts en politique

Zohran Mamdani est le plus jeune maire en un siècle à diriger la plus grande ville des États-Unis. Il est également le premier musulman et le premier Sud-Asiatique à accéder à la mairie de New York.

Âgé de 34 ans, Mamdani est né en 1991 à Kampala, la capitale de l’Ouganda, de parents d’origine indienne. Sa mère, Mira Nair, est une réalisatrice indo-américaine nommée aux Oscars, tandis que son père, Mahmood Mamdani, universitaire ougandais d’origine indienne, enseigne à l’Université Columbia de New York.

Il a passé ses premières années à Cape Town, en Afrique du Sud, avant de s’installer à New York à l’âge de 7ans. Diplômé du prestigieux Bronx High School of Science, il a ensuite obtenu un diplôme en études africaines (Africana Studies) au Bowdoin College, dans le Maine.

Depuis 2021, Mamdani siège à l’Assemblée de l’État de New York, représentant le 36ᵉ district situé dans l’arrondissement du Queens. Il est marié à Rama Duwaji, une artiste syrienne installée à Brooklyn.

-Positions politiques

Zohran Mamdani se définit comme un socialiste démocrate, aux positions largement perçues comme progressistes.

Élu pour la première fois à l’Assemblée de l’État de New York en 2020, il a depuis été réélu sans opposition. Ses priorités législatives portent notamment sur les transports, la réforme du logement et la politique énergétique.

Sa campagne municipale s’est articulée autour de la réduction du coût de la vie pour les New-Yorkais issus des classes populaires, avec des propositions à forte portée sociale telles que le gel des loyers, la gratuité des bus, ainsi que le développement d’un logement et d’une garde d’enfants abordables.

Mamdani est un fervent défenseur de la Palestine et un critique déclaré d’Israël et de sa guerre génocidaire.

En 2023, il a participé à une grève de la faim devant la Maison-Blanche pour réclamer un cessez-le-feu. Mamdani a également affirmé qu’il ferait arrêter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu actuellement visé par un mandat de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza s’il mettait les pieds à New York.

-Politiques pour une New York inclusive

Selon un sondage de CNN, Zohran Mamdani a obtenu un large soutien au sein de diverses communautés religieuses lors de l’élection de mardi, avec notamment un score étonnamment élevé parmi les électeurs juifs.

Mamdani a souligné que son administration représenterait toutes les communautés, y compris les New-Yorkais de confession juive.

Avant le scrutin, il avait assuré aux électeurs juifs qu’il entendait servir chaque habitant de la ville, indépendamment de ses choix politiques, insistant sur la nécessité de protéger et de valoriser toutes les communautés.

Dans son discours de victoire, Mamdani a promis de faire de la mairie un lieu inclusif pour les Juifs, tout en combattant l’islamophobie.

« Nous construirons une mairie qui se tient fermement aux côtés des New-Yorkais juifs et ne faiblit pas dans la lutte contre le fléau de l’antisémitisme ; une mairie où plus d’un million de musulmans savent qu’ils ont leur place, non seulement dans les cinq arrondissements de cette ville, mais aussi dans les couloirs du pouvoir. New York ne sera plus une ville où l’on peut faire campagne sur l’islamophobie et remporter une élection », a-t-il déclaré.

Dans les derniers jours de la campagne, Andrew Cuomo avait eu recours à des attaques ouvertement islamophobes pour discréditer Mamdani.

Le jour du scrutin, Donald Trump a, de son côté, attaqué Mamdani sur sa plateforme Truth Social, le qualifiant de « prouvé et autoproclamé haineux des Juifs » et affirmant que tout Juif votant pour lui « est une personne stupide ».

Mamdani, qui a visité plusieurs synagogues pendant sa campagne, rejette catégoriquement toute accusation d’antisémitisme, en distinguant clairement son opposition aux politiques d’Israël de toute hostilité envers les Juifs et leur foi.

-Opposition à Donald Trump

Zohran Mamdani s’est clairement positionné en opposition à Donald Trump, en particulier sur les questions d’immigration et d’inégalités économiques.

Mardi soir, il a réaffirmé que New York resterait « une ville d’immigrés, une ville bâtie par des immigrés, portée par des immigrés et, à partir de ce soir, dirigée par un immigré ».Il a ajouté : « Alors écoutez-moi, président Trump : pour atteindre l’un d’entre nous, il vous faudra passer par nous tous. »

Trump a à plusieurs reprises attaqué Mamdani, le qualifiant de communiste et menaçant de couper les financements fédéraux destinés à New York en cas de victoire de celui-ci.

Mamdani, de son côté, s’est engagé à augmenter les impôts des plus riches afin de financer ses programmes, se décrivant en août dernier comme « le pire cauchemar de Donald Trump ».

Il a également condamné les opérations de répression menées par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) sous l’administration Trump, qualifiant ces descentes agressives et la rhétorique du président « d’attaque contre notre démocratie » et de forme d’intimidation visant les communautés immigrées.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir