AA / Le Caire – Ankara / Ibrahim Khazen et Ikram Kouachi

La 34e session ordinaire du sommet de la Ligue arabe s’est ouverte samedi à Bagdad, avec en toile de fond la guerre israélienne à Gaza et les perspectives d’avenir pour la Syrie. Il s’agit du premier sommet accueilli par l’Irak depuis 2012.

Les dirigeants et hauts responsables des 22 États membres de la Ligue arabe se réunissent au Palais républicain, situé dans la Zone verte ultra-sécurisée de la capitale irakienne. Il s’agit seulement du quatrième sommet organisé en Irak depuis 1978, marquant ainsi le retour de Bagdad au premier plan de la diplomatie arabe.

Cette édition est également la première réunion ordinaire depuis la destitution de Bachar al-Assad en décembre 2024, remplacé par Ahmed al-Charaa. Elle intervient quelques jours après l’annonce, depuis Riyad, par les États-Unis de leur intention de lever les sanctions contre Damas.

- Gaza au cœur des priorités du sommet, sur fond d’accusations de génocide

La situation à Gaza constitue le dossier le plus urgent de ce sommet, alors que près de 20 mois de blocus et de bombardements israéliens ont provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive militaire incessante sur l’enclave palestinienne, ayant causé la mort de plus de 53 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Par ailleurs, Israël fait face à une accusation de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ) en raison de ses actions dans la bande de Gaza.

- Autres foyers de tension dans la région

Outre Gaza, le sommet s’attarde sur plusieurs conflits non résolus au Yémen, au Soudan, en Libye et en Somalie, ainsi que sur la stabilité fragile du Liban. Les négociations nucléaires en cours entre l’Iran et les États-Unis devraient également être abordées.

Cette réunion se tient alors que la Syrie, désormais dirigée par Ahmed al-Charaa, aspire à une réintégration complète dans le giron arabe.

- Priorités à l’ordre du jour et conclusions attendues

L’agenda du sommet comporte huit axes prioritaires liés à la sécurité nationale arabe, parmi lesquels la guerre à Gaza, la lutte contre le terrorisme, le différend autour du barrage éthiopien, l’occupation du plateau du Golan syrien, et la présence iranienne sur des îles revendiquées par les Émirats arabes unis.

Les participants examineront également l’évolution de la situation à Jérusalem, la question des prisonniers et des réfugiés palestiniens, le financement de l’agence onusienne UNRWA, et les efforts de reconstruction en Palestine.

La question du changement climatique — considéré comme l’une des menaces majeures pour l’humanité selon de nombreuses études scientifiques — figurera également à l’ordre du jour.

Le sommet se conclura par la Déclaration de Bagdad, qui devrait refléter une position arabe unifiée face aux grands enjeux régionaux.

L’emplacement du prochain sommet ainsi que plusieurs nominations à des instances régionales et internationales seront également décidés.

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba