Afrique

Mali : l'ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, placé en garde à vue

– Par la brigade du Pôle national économique et financier.

Amarana Malga  | 13.08.2025 - Mıse À Jour : 13.08.2025
Mali : l'ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, placé en garde à vue

Bamako

AA / Bamako / Amarana Maiga


L'ancien Premier ministre de la Transition Choguel Kokalla Maiga (juillet 2021 à novembre 2024) a été placé en garde à vue, mardi, par la brigade du Pôle national économique et financier, a déclaré son conseil d'avocat, Maître Cheick Oumar Konaré, dans un communiqué.

Cette interpellation fait suite à une procédure qui porte sur les responsabilités de Choguel Kokalla Maïga lorsqu’il occupait conjointement les fonctions de Premier ministre et de président du conseil d’administration (PCA) de l’AGEFAU (Agence de gestion du fonds d’accès universel) de 2021 à 2024.

« Arrivé au Pôle à 9 heures TU, il a attendu jusqu’à 14 heures sans que les confrontations annoncées n’aient lieu. En fin de compte, les agents de la brigade lui ont notifié formellement son placement en garde à vue, en attendant la transmission du dossier aux autorités compétentes », a déclaré son avocat Me Konaré.

La même source indique que « la mesure de garde à vue frappe aussi plusieurs de ses anciens collaborateurs, notamment son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature ».

Selon Me Konaré, « ce placement en garde à vue survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du vérificateur général », ajoutant que « Choguel Kokalla Maïga bénéficie de tous les égards du personnel de la brigade et il est présumé innocent jusqu'à une éventuelle condamnation par les juridictions compétentes ».

« Après avoir été auditionné, la première fois, vendredi 1ᵉʳ août 2025, par la brigade du Pôle national économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a été convoqué ce mardi 12 août 2025 devant la même brigade, en vue, selon les enquêteurs, de confrontations avec certains de ses anciens collaborateurs », poursuit la même source.

Le 3 août courant, Choguel Kokalla Maïga, visiblement serein et confiant, a fait une sortie vidéo de plus de 35 minutes diffusée sur sa chaîne YouTube, affirmant qu'il ne se reproche rien dans la gestion. Il était revenu sur l’affaire des 600 millions de francs CFA², soit plus de 1 million de dollars américains, évoqués dans plusieurs rapports de vérification relatifs à sa gestion à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP).

Chaguel a justifié que « ces fonds ont été débloqués de manière transparente dans le cadre d’une décision du Conseil d’administration, validée par le ministère des Finances, pour soutenir une initiative du syndicat des travailleurs visant l’organisation de colonies de vacances pour leurs enfants », rassurant que « je n’ai fait qu’exécuter une décision budgétisée, approuvée, validée. Quelques années plus tard, les montants cumulés sont instrumentalisés contre moi. Mais je ne me reproche rien.

L'ex-premier ministre dénonce en outre que la période de son hospitalisation en 2022 durant laquelle un intérimaire gérait les affaires courantes n’a pas été incluse dans les vérifications.

Et Maïga d'ajouter : « C’est une volonté manifeste de salir un homme politique, de lui faire peur, de le faire taire. Mais ils se trompent de personne, de pays et surtout d’époque. Les Maliens ont dit non à ce genre de pratiques depuis 2020.

Pour rappel, un autre ex-Premier ministre du Mali, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt, le vendredi 1ᵉʳ août courant, par le procureur du pôle national de lutte contre la cybercriminalité. L'ancien chef du gouvernement sous le régime de l'ancien président feu Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d'État le 18 août 2020, est accusé « d’atteinte au crédit de l'État ».

Son jugement est programmé pour le 29 septembre 2025.

Moussa Mara avait d'abord été auditionné ce jeudi par la même juridiction en raison d'un message publié en début du mois sur le réseau social X, basé aux États-Unis, dans lequel il déclarait notamment vouloir « se battre par tous les moyens » pour que le « soleil » succède à « la nuit ».


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın