AA / Nairobi / Andrew Wasike

Le président kényan William Ruto a décrété, mercredi, un deuil national de sept jours et annoncé que Raila Odinga bénéficierait de funérailles nationales avec les honneurs d’État.

Le drapeau national sera mis en berne dans tout le pays ainsi qu’au sein des missions diplomatiques du Kenya à l’étranger.

Selon un communiqué de la présidence, le gouvernement indien apportera son assistance pour le rapatriement de la dépouille d’Odinga.

Le Parlement a été invité à porter une tenue noire lors d’une séance spéciale prévue jeudi, consacrée aux hommages des députés à l’ancien dirigeant.

Dans un climat de vive émotion, des scènes de chaos et des pillages ont été signalés dans certains quartiers de Nairobi à l’annonce de son décès.

En plus de cinq décennies de vie publique, Raila Odinga s’est imposé comme l’une des figures politiques les plus influentes et les plus durables d’Afrique de l’Est. Il a dirigé le mouvement pro-démocratie qui a mis fin au parti unique en 1991 et a joué un rôle déterminant dans la rédaction de la Constitution de 2010.

Ingénieur de formation, diplômé d’Allemagne de l’Est, Odinga a exercé les fonctions de Premier ministre entre 2008 et 2013 dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir à la suite de la crise postélectorale qui avait fait plus de 1 000 morts.

Candidat malheureux à cinq reprises à l’élection présidentielle (1997, 2007, 2013, 2017 et 2022), il est resté le visage de l’opposition kényane et une voix puissante en faveur des réformes.

Arrêté et détenu pendant six ans dans les années 1980 sous le régime de Daniel Arap Moi, Odinga avait été accusé de complot contre le gouvernement.

Ses alliances politiques et son engagement pour les réformes ont fait de lui une figure centrale dans la quête du Kenya pour le changement constitutionnel, la justice économique et la bonne gouvernance.

Il laisse dans le deuil son épouse, Ida, et leurs quatre enfants.

Des dirigeants venus d’Afrique et d’ailleurs lui ont rendu hommage, le qualifiant de « champion de la démocratie » et d’homme d’État dont l’influence a largement dépassé les frontières du Kenya.

*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani