Le président colombien fustige la position de Trump sur le climat lors de la COP30
- Gustavo Petro a critiqué l’absence du président américain et sa politique énergétique axée sur le « forage à tout prix »
Colombia
AA / Bogota, Colombie / Laura Gamba
Le président colombien Gustavo Petro a profité de la cérémonie d’ouverture de la COP30 au Brésil, jeudi, pour adresser une vive critique au président américain Donald Trump, faisant du climatoscepticisme de ce dernier le principal thème de son discours.
Petro a reproché à Trump son absence à la conférence et son refus de reconnaître la réalité du réchauffement climatique.
« M. Trump est contre l’humanité en ne venant pas ici. Que faire ? L’oublier. L’oubli est la pire punition. Quand il voudra parler, nous parlerons, mais de la vie », a-t-il déclaré.
Le président colombien a également rejeté l’approche pro-énergies fossiles de Trump, rappelant la politique de dérégulation énergétique menée lors de son précédent mandat.
« Ce n’est pas “forer, forer, forer” : il a totalement tort », a insisté Petro, qualifiant cette vision d’un des “fétiches” qui détournent le monde de l’objectif fondamental de la vie.
Le dirigeant a qualifié la situation climatique mondiale de “véritable échec collectif”, attribuant la hausse des températures à l’influence du puissant lobby pétrolier.
Petro a par ailleurs critiqué l’exigence de Trump envers les pays membres de l’OTAN d’augmenter leurs dépenses militaires à 5 % du PIB, tout en s’opposant à de nouvelles sanctions contre la Russie.
« Le problème n’est pas celui de la défense ou de la sécurité. Ce n’est pas la Russie, ni un ennemi imaginaire : c’est le changement climatique », a-t-il affirmé, appelant à réorienter les priorités internationales.
Le président colombien a également dénoncé les politiques militaristes et migratoires inspirées par Trump, condamnant les menaces d’invasion visant Cuba, le Venezuela et la Colombie, ainsi que certaines politiques migratoires qu’il a comparées à des “exécutions extrajudiciaires et des politiques d’immigration nazies.”
S’adressant enfin aux dirigeants européens, Petro a estimé que leur alignement sur les dépenses militaires au détriment de l’action climatique mettait directement leurs familles et leurs peuples en danger.
« Ce sont vos petits-enfants, mesdames et messieurs les présidents et premiers ministres d’Europe, qui sont menacés, tout comme les fils et filles des grands peuples civilisés d’Europe et de toute l’humanité », a-t-il lancé.
Petro a conclu en décrivant la crise actuelle comme « un échec collectif de l’humanité », regrettant qu’après près de trente ans de sommets, la cupidité des lobbys du pétrole, du charbon et du gaz ait triomphé sur la vie.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
