Le Caire accuse Netanyahu de bloquer la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza
- La première phase est entrée en vigueur le 10 octobre
Al Qahirah
AA / Le Caire / Hussien Elkabany et Esat Firat
L’Égypte a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de tenter d’empêcher la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, entré en vigueur le 10 octobre, et de chercher à entraîner la région dans un nouveau cycle de conflit.
Le chef du Service d’information de l’État de la présidence égyptienne, Ziya Rashwan, a déclaré à la chaîne de télévision Al Qahera News que Netanyahu menait diverses manœuvres afin d’empêcher le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza.
« Netanyahu tente de saboter par tous les moyens la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza en attirant l’attention de l’administration américaine sur d’autres dossiers régionaux, notamment l’Iran, la Syrie et le Liban », a-t-il déclaré.
Indiquant que Netanyahu cherche à attiser des tensions sur un front éloigné de Gaza en tirant parti des crispations dans les relations entre les États-Unis et l’Iran, Rashwan a affirmé que cette stratégie visait à entraîner Washington dans un affrontement avec Téhéran et, indirectement, à faire dérailler de nouveau le cessez-le-feu à Gaza.
Soulignant qu’« il existe un veto américain clair contre la reprise des combats à Gaza », Rashwan a précisé que tous les indicateurs montraient que l’administration américaine avait clarifié sa position quant au lancement de la deuxième phase du cessez-le-feu au début du mois de janvier de l’année prochaine.
Évoquant les obstacles entravant l’avancée de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, Rashwan a indiqué que Netanyahu tentait de redéfinir la deuxième phase et imposait, bien qu’elle ne figure pas dans l’accord, la condition du désarmement de la résistance.
Il a souligné que les tentatives d’Israël d’associer la force de paix à des rôles tels que le désarmement, en dehors de son mandat, ne seraient pas acceptées par les pays parties à l’accord.
Estimant que ces démarches de Netanyahu pourraient provoquer des retards dans la mise en œuvre, Rashwan a toutefois déclaré : « Compte tenu de l’insistance des États-Unis et de leur connaissance préalable des détails de l’accord, il ne sera pas possible de bloquer totalement la deuxième phase. »
Abordant également les efforts de Tel Aviv visant à déplacer les Palestiniens hors de Gaza, Rashwan a indiqué qu’il s’agissait d’un thème récurrent depuis longtemps au sein des élites israéliennes, en particulier parmi les courants d’extrême droite.
« Les déclarations faites il y a quelques mois par Trump en faveur du déplacement de la population et de la création d’une “Riviera” découlaient d’une connaissance insuffisante des réalités de la région », a-t-il affirmé.
Rashwan a ajouté qu’après les contacts menés avec les pays médiateurs, au premier rang desquels l’Égypte, Trump avait pris conscience des conséquences d’un tel déplacement. « Le président des États-Unis a intégré à son plan le principe selon lequel personne ne sera expulsé de force de Gaza et que ceux qui partiraient volontairement auraient le droit de revenir », a-t-il déclaré.
* Traduit du turc par Seyma Erkul Dayanc
