Israël : prolongation de la détention de l’ex-procureure accusée d’avoir diffusé le viol d’une prisonnière palestinienne
- Le tribunal correctionnel de Tel-Aviv a rejeté le recours contre la prolongation de la garde à vue de l’ancienne procureure militaire
Quds
AA / Jérusalem
En Israël, la détention de l’ancienne procureure militaire en chef, Yifat Tomer-Yerushalmi, accusée d’avoir transmis à la presse une vidéo montrant le viol d’une prisonnière palestinienne détenue dans la prison militaire de Sde Teiman, a été prolongée.
Le tribunal correctionnel de Tel-Aviv a décidé de prolonger de deux jours la garde à vue de Yerushalmi et du procureur militaire Matan Solomos, arrêtés dimanche soir pour avoir diffusé les images de l’agression, invoquant un risque d’entrave à l’enquête.
La procureure Yerushalmi, devenue la cible de plusieurs ministres israéliens d’extrême droite après ces accusations, avait démissionné la semaine dernière sous la pression.
Dans une lettre de démission adressée vendredi au chef d’état-major Eyal Zamir, Yerushalmi aurait reconnu avoir elle-même transmis les images à la presse. Elle avait ensuite contesté la prolongation de sa détention, mais le tribunal a rejeté son recours.
- Le téléphone disparu de l’ex-procureure relance les spéculations
L’affaire prend une nouvelle tournure autour du téléphone disparu de Yerushalmi, que l’extrême droite considère comme une pièce clé.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a affirmé sur le réseau social américain X (anciennement Twitter) que si le téléphone était retrouvé, il pourrait contenir des preuves compromettantes contre la procureure générale Gali Baharav-Miara, en conflit avec le gouvernement.
Lors d’une réunion du parti Sionisme religieux à la Knesset, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a, de son côté, accusé Yerushalmi d’avoir tenté de maquiller un suicide afin de détruire son téléphone et d’effacer des preuves.
« L’ex-procureure a-t-elle simulé une tentative de suicide uniquement pour faire disparaître son téléphone ? Si c’est le cas, comment une personne soupçonnée d’un tel comportement a-t-elle pu diriger jusqu’à récemment le système judiciaire militaire ? », a-t-il lancé.
La police et l’armée israéliennes avaient lancé des recherches après la disparition de Yerushalmi, finalement retrouvée quelques heures plus tard. Selon la presse locale, elle aurait laissé une « lettre d’adieu » à sa famille.
- Une enquête sur la diffusion des images ouverte
Les autorités israéliennes ont ouvert une enquête après la diffusion d’images montrant un prisonnier palestinien victime de violences sexuelles à la prison militaire de Sde Teiman, où sont détenus des Palestiniens arrêtés à Gaza.
- Des images d’abus publiées par la télévision israélienne
La chaîne 12 israélienne avait diffusé des images issues des services du parquet militaire, montrant des soldats entourant un détenu palestinien et tentant de dissimuler les actes de violence aux caméras du centre de détention.
L’année dernière, plusieurs soldats avaient déjà été poursuivis pour torture, abus sexuels et atteinte à l’intégrité physique contre des détenus palestiniens à Sde Teiman. Neuf militaires avaient alors été placés en garde à vue.
Ces révélations avaient déclenché, en juillet 2024, une manifestation d’extrémistes devant le centre de détention, suivie d’une attaque contre la base militaire de Sde Teiman, à laquelle avaient participé des députés d’extrême droite.
Aucune peine n’a pour l’instant été prononcée à l’encontre des soldats mis en cause.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
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