
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne (Marne), dans le nord-est de la France, a condamné lundi trois responsables de la société viticole Anavim pour traite d’êtres humains, travail dissimulé et hébergement indigne, après l’exploitation de 57 travailleurs immigrés lors des vendanges 2023.
Cité par la presse française, le ministère public a indiqué que le tribunal a prononcé exactement les peines qu’il avait requises : quatre ans de prison, dont deux ferme, et 20.000 euros d’amende contre la dirigeante d’Anavim ; un an ferme pour deux autres prévenus, assorti pour chacun de sursis supplémentaires.
L’affaire, révélée après un signalement d’un riverain en septembre 2023, avait mis au jour des conditions de vie dramatiques : des travailleurs entassés à 10 ou 15 dans des chambres insalubres à Nesle-le-Repons, sans eau courante, dormant à même un sol en terre battue. La préfecture a depuis ordonné la fermeture de ce centre.
Selon l’avocat des victimes, cité par la presse française, ces personnes, « pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne », avaient été recrutées dans des camps de migrants au nord de Paris et attirées par la promesse d’un salaire de 250 euros pour une semaine de travail, une rémunération qu’elles n’ont jamais reçue.
Le parquet a qualifié cette exploitation de « système organisé » et demandé la dissolution d’Anavim. La défense a tenté de plaider les « difficultés de recrutement de main-d’œuvre » dans le contexte des vendanges, un argument écarté par les juges.