
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Plusieurs appels à « tout bloquer » en France le 10 septembre 2025 se diffusent largement sur les réseaux sociaux, émanant de collectifs citoyens dissociés des syndicats traditionnels et partis politiques.
Par voie de publications sur les réseaux sociaux, les organisateurs appellent à un véritable arrêt du pays, combinant boycott, désobéissance et solidarité. « À partir du 10 septembre 2025, nous entrons en arrêt total et illimité… nous ne payons plus, ne consommons plus, ne travaillons plus… notre seul pouvoir est le BOYCOTT TOTAL », peut-on lire dans l'un des publications les plus reprises.
Une enquête coordonnée par la presse française décrit un mouvement « à l’état gazeux » qui s’est diffusé sur diverses plateformes sociales. Les messages invoquent des revendications telles que le référendum d’initiative citoyenne (RIC), de meilleures pensions, une résistance ou une grève générale. Le mouvement a émergé dès le mois de mai, mais a pris de l’ampleur à la suite des annonces budgétaires du mois de juillet.
Ce mouvement se revendique apolitique, mais a été relayé par d’anciens Gilets jaunes, des étudiants, des précaires, des soignants et d’autres groupes, bien que leurs objectifs puissent diverger.
Certaines fédérations de la CGT (chimie, commerce, Mines-Énergies) ainsi que Force Ouvrière ont déposé des préavis de grève dès le 1ᵉʳ septembre et appellent à des actions le 10, avec des mobilisations concrètes envisagées. Des responsables de La France insoumise, comme Jean-Luc Mélenchon, ont exprimé leur adhésion au mouvement, tout en soulignant son indépendance.
Selon certains observateurs, ce mouvement exploite un malaise persistant depuis la crise des Gilets jaunes : sentiment de déclassement, frustration fiscale, mépris ressenti vis-à-vis des élites. Le choix symbolique de la date – un mercredi – marque une rupture avec les formes classiques de mobilisation, souvent concentrées sur les samedis.
Ce nouvel appel à la mobilisation populaire marque la continuation d’un climat social sous tension à l’approche d’un vote budgétaire crucial. S’il reste incertain que ce mouvement se traduise par des actions massives le jour J, il contribue néanmoins à forger une atmosphère de protestation plus largement partagée — et peut préparer le terrain pour d'autres mobilisations à l'automne.