France : procès requis contre deux policiers accusés de violences en Seine-Saint-Denis
– Une vidéo amateur a conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre deux agents de police.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Deux policiers pourraient bientôt être jugés pour violences volontaires après une interpellation musclée survenue à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) en septembre 2021.
Cité par la presse française, l’avocat du plaignant a indiqué ce samedi que le parquet de Bobigny avait requis la veille un procès à l’encontre des deux fonctionnaires. L’affaire s’appuie notamment sur une vidéo filmée depuis un balcon, qui montre des violences exercées à l’encontre d’un homme de 22 ans, maintenu au sol par deux policiers, avant de recevoir un coup de poing et un coup de pied au niveau de la tête, infligés par un troisième agent.
Les faits remontent au 17 septembre 2021, lors d’une intervention pour tapage en pleine rue à Noisy-le-Grand. L’homme interpellé, déjà connu des services pour outrage, avait dans un premier temps été placé en détention provisoire, après avoir été visé par une plainte pour violences, outrages et menaces. Il avait finalement été remis en liberté après la présentation de la vidéo par son avocat, et une journée d'incapacité totale de travail lui avait été prescrite.
L’enquête ouverte pour "violences par personnes dépositaires de l'autorité publique" a été confiée au service de déontologie et de soutien aux effectifs (SDSE) de la préfecture de police. Selon une source proche du dossier, les policiers impliqués auraient bénéficié de cinq à six jours d’ITT, affirmant avoir été agressés. Mais les conclusions du SDSE, basées sur la vidéo amateur et celles des caméras municipales, estiment qu’"aucun danger pour les fonctionnaires de police n’était observé avant l’altercation" et que "les premières violences visibles à la vidéo provenaient des policiers".
"Une fois encore, grâce à la vidéo d’une citoyenne, un homme victime de violences policières et poursuivi par le parquet de Bobigny va peut-être obtenir justice", a réagi Me Arié Alimi auprès de la presse française.