AA / Istanbul / Adama Bamba

Des agriculteurs affiliés à la FNSEA se sont rassemblés dès 5h30, vendredi matin, devant la résidence du couple présidentiel au Touquet, dans le Pas-de-Calais, en signe de protestation contre la politique agricole du gouvernement, ont rapporté des médias français.

Cette mobilisation intervient dans un climat de forte contestation du monde agricole, alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé jeudi soir le report à janvier de la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Une décision jugée « insuffisante » par la FNSEA, qui a appelé ses adhérents à rester « mobilisés », d’après BFMTV.

Depuis plusieurs jours, des centaines d’éleveurs et de producteurs multiplient les actions à travers le pays, notamment dans le sud-ouest, avec des blocages, des manifestations et même des déplacements jusqu’à Bruxelles pour faire entendre leur mécontentement, selon la même source.

Les agriculteurs dénoncent à la fois la gestion française de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et les craintes liées à une éventuelle ratification de l’accord UE-Mercosur, perçu comme une menace pour l’agriculture nationale.

Réagissant à cette mobilisation, l’entourage du président Emmanuel Macron a assuré, vendredi matin, que « le président se bat pour l’agriculture et les agriculteurs français », toujours selon BFMTV.

Le maire du Touquet, Daniel Fasquelle (LR), s’est rendu sur place et a expliqué que cette action visait à « protester » contre les déclarations et les prises de position récentes du chef de l’État. « On estime aujourd’hui ne pas être protégé comme on devrait l’être face à cet accord. Ils ne sont absolument pas rassurés », a-t-il déclaré au micro de BFMTV.

Selon l’édile, les agriculteurs disent ne pas « comprendre la position de la France » sur le dossier du Mercosur et reprochent au président Macron d’avoir « beaucoup tergiversé », exprimant ainsi une confiance fragilisée à l’égard de l’exécutif sur cette question sensible.

Pour rappel, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé que l’accord UE-Mercosur, dans sa forme actuelle, ne garantit ni la protection de l’agriculture européenne ni la sécurité alimentaire des citoyens. Estimant que « le compte n’y est pas », il a jugé que le traité ne pouvait être signé en l’état, appelant à une Europe « cohérente » et « qui protège son agriculture et ses producteurs ».

Dans ce contexte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé jeudi à Bruxelles le report au mois de janvier de la signature de l’accord de libre-échange, initialement envisagée en marge du sommet du Mercosur prévu samedi à Foz do Iguaçu, au Brésil. Cette décision intervient en l’absence de majorité qualifiée au sein de l’Union européenne, en raison notamment de l’opposition de la France et de l’Italie, selon plusieurs sources européennes.