AA / Cotonou / Abraham Kwame

Dans une déclaration lue ce dimanche sur les antennes de la télévision nationale, le gouvernement béninois annonce avoir déjoué une tentative de coup d’Etat.
Dans un communiqué d’environ deux minutes, Alassane Seidou, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique a indiqué qu’au « petit matin de ce dimanche 7 décembre 2025, un groupuscule de soldats a engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l'Etat et ses Institutions. Face à cette situation, les Forces Armées béninoises et leur hiérarchie, fidèles à leur serment, sont restées républicaines. Leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre ».

Très tôt ce dimanche matin, des témoins ont entendu des coups de feu autour du domicile du président Patrice Talon en plein cœur de Cotonou, la plus importante ville du Bénin.

Quelques heures plus tard, les soldats qui ont mené la mutinerie ont pris le contrôle de la télévision nationale, annonçant la suspension de la constitution, la destitution du président Patrice Talon, la dissolution des institutions et la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre.
Les militaires putschistes ont également annoncé l’ouverture d’une transition qui va être conduite par le ‘’Comité militaire pour la Refondation’’ (Cmr) qui sera dirigé par le lieutenant-colonel Pascal Tigri.

Les auteurs de la tentative de putsch affirment avoir agi pour dénoncer la gestion du pays par le chef de l’État, promettant, selon leur déclaration, l’avènement d’“une nouvelle ère de fraternité, de justice et de travail”.
Leur message a été diffusé en boucle pendant plusieurs minutes sur la télévision nationale avant d’être interrompu par l'intervention des forces loyalistes qui ont repris le contrôle de la situation.

Dans un communiqué, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) « condamne fermement cette action anticonstitutionnelle ».
L’organisation communautaire indique également qu’elle « soutiendra le gouvernement et le peuple par tous les moyens nécessaires, y compris le déploiement de la force régionale en attente, afin de défendre la constitution et l’intégrité territoriale du Bénin ».