AA / Ankara / Zehra Nur Celik

"L'Iran condamne avec la plus grande fermeté l'opération militaire agressive des États-Unis", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Lors d'une conférence de presse tenue dimanche à Istanbul, Abbas Araghchi a indiqué que les États-Unis avaient "franchi toutes les lignes rouges" avec la dernière attaque contre les installations nucléaires iraniennes, avertissant que la diplomatie pourrait ne plus être possible.

Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que les récentes frappes américaines contre l'Iran constituaient une "violation scandaleuse, grave et sans précédent des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies et du droit international".

"L'Iran condamne avec la plus grande fermeté l'agression militaire brutale des États-Unis contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran", a-t-il affirmé.

Abbas Araghchi a souligné que l'Iran continuera à défendre son territoire et sa souveraineté par tous les moyens, non seulement contre "l'agression militaire américaine", mais aussi contre "les actions illégales d'Israël".

Le ministre iranien a souligné que les appels à un retour à la diplomatie étaient "hors contexte", car les pourparlers étaient déjà en cours lorsque les attaques américaines avaient eu lieu.

"Nous étions en train de discuter avec les États-Unis lorsque les Israéliens ont commencé les frappes. Et une fois de plus, nous étions en plein milieu des discussions, les négociations avec les Européens ont eu lieu il y a seulement deux jours à Genève. Cette fois-ci, les Américains ont décidé de faire exploser le bâtiment", a-t-il regretté.

Et d'ajouter : "Il est très regrettable qu'Israël fasse, comme l'a dit le chancelier allemand, un sale boulot. Ils ont soutenu cette action, c'est une honte".

Abbas Araghchi a souligné que le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ne pouvait pas protéger l'Iran malgré l'engagement total de Téhéran.

"Pourquoi les pays qui utilisent l'énergie nucléaire à des fins pacifiques devraient-ils s'appuyer sur ce traité ?", s’est-il interrogé.

Il a annoncé qu'il se rendra à Moscou dimanche après-midi et qu'il rencontrera le président russe, Vladimir Poutine, lundi, pour discuter de la situation actuelle après les récentes attaques américaines.

Interrogé sur la possibilité que Téhéran riposte en frappant les bases américaines ou en fermant le détroit d'Ormuz, Abbas Araghchi a déclaré : "Diverses options s'offrent à Téhéran."

"Le monde ne doit pas oublier que ce sont les États-Unis qui, alors qu'un processus visant à trouver une issue diplomatique était en cours, ont trahi la diplomatie en soutenant le lancement par le régime génocidaire israélien d'une guerre d'agression illégale contre la nation iranienne", a-t-il dit.

Selon le chef de la diplomatie iranienne, l'attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes menace la paix mondiale.

"Ces frappes ont gravement ébranlé le système international et créé de graves problèmes dans la région. Nous continuons à défendre notre pays de manière héroïque", a-t-il ajouté.

Et de préciser : "Nos forces armées sont prêtes ; notre peuple, qui a une grande confiance en lui et une grande motivation, est prêt à se défendre."

Plus tôt, dimanche, le président américain Donald Trump avait déclaré dans un message sur "Truth Social" que "les avions américains avaient largué une charge complète de bombes sur les sites de Fordo, Natanz et Ispahan avant de quitter l'espace aérien iranien en toute sécurité".

Les États-Unis ont pris pour cible les sites nucléaires iraniens en larguant six bombes à fragmentation sur le site de Fordo à l'aide de bombardiers furtifs B-2, ainsi qu'en lançant des dizaines de missiles de croisière par des sous-marins sur les sites de Natanz et d'Ispahan.

Suite à ces frappes, l'Iran a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de convoquer une réunion d'urgence pour condamner les attaques et demander des comptes à ceux qui violent le droit international.

Depuis le 13 juin, Israël mène une agression contre l’Iran, ciblant des installations nucléaires, des bases de missiles, des dirigeants militaires et des scientifiques nucléaires.

Téhéran a réagi en lançant des missiles balistiques et des drones sur Israël, dans la plus grande confrontation directe entre les deux parties.