L’Autorité palestinienne menacée d’effondrement en raison de la crise financière, alerte le Shin Bet
- Le renseignement intérieur israélien détecte des « signaux de fragilité » en Cisjordanie et met en garde contre les répercussions sur la stabilité sécuritaire

Palestinian Territory
AA / Jérusalem – Istanbul / Said Amori et Rania Abu Shamala
L’Autorité palestinienne (AP) montre des « signes d’effondrement » en raison de la crise économique qu’elle traverse, a averti jeudi l’agence israélienne de sécurité intérieure, le Shin Bet.
Selon la chaîne israélienne Channel 12, le Shin Bet a informé la direction politique que la dégradation de la situation économique de l’AP, la hausse du chômage et l’incapacité à verser les salaires de ses forces de sécurité « sont des facteurs susceptibles d’alimenter une nouvelle escalade » en Cisjordanie.
Le Shin Bet a récemment détecté des « signaux de fragilité de la situation interne » en Cisjordanie, mettant en garde contre les conséquences possibles sur la stabilité sécuritaire, selon la chaîne.
Cependant, aucun commentaire palestinien n’a été publié dans l’immédiat sur ce rapport.
Mardi, le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé à un véritable effort international pour mettre en place un filet de sécurité financière et obtenir la libération des fonds retenus par Israël, avertissant que l’asphyxie financière en cours affaiblissait des services essentiels comme l’éducation et la santé.
Le ministère a en outre accusé la communauté internationale de ne pas avoir empêché « le génocide, le déplacement et l’annexion », ni d’avoir mis fin à la crise humanitaire et à la famine imposées aux Palestiniens dans la bande de Gaza.
Les recettes gelées, appelées fonds de compensation, sont des droits de douane collectés par Israël au nom de l’AP sur les marchandises importées.
Depuis 2019, Israël a déduit environ 3 milliards de dollars de ces transferts sous divers prétextes, laissant l’AP incapable de payer intégralement ses employés.
La masse salariale mensuelle de l’AP s’élève à près d’un milliard de shekels (soit environ 300 millions de dollars), couvrant quelque 245 000 bénéficiaires, dont 144 000 fonctionnaires civils et militaires actifs, ainsi que des retraités et des allocataires sociaux.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba