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Meurtre à Puget-sur-Argens : La Grande Mosquée de Paris dénonce un « assassinat terroriste, raciste et islamophobe »

- Hichem Miraoui, ressortissant tunisien, a été tué par balle le 31 mai ; le Parquet antiterroriste a été saisi.

Ümit Dönmez  | 03.06.2025 - Mıse À Jour : 03.06.2025
Meurtre à Puget-sur-Argens : La Grande Mosquée de Paris dénonce un « assassinat terroriste, raciste et islamophobe »

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

La Grande Mosquée de Paris a exprimé son « profond effroi » après l’assassinat de Hichem Miraoui, survenu samedi 31 mai 2025 à Puget-sur-Argens, dans le Var.

Par voie de communiqué, son recteur Chems-eddine Hafiz a condamné « avec la plus grande fermeté » cet acte qualifié de « terroriste, raciste et islamophobe », pour lequel le Parquet national antiterroriste (PNAT) a été saisi.

L’institution religieuse a appelé les autorités à « faire toute la lumière sur les faits et les motivations de l’auteur », qui a tué « lâchement » ce ressortissant tunisien et blessé un autre homme, de nationalité turque.

La Grande Mosquée a souligné que « quelques semaines après l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard », une « même haine, aveugle et barbare », avait à nouveau frappé. Elle en a profité pour dénoncer les discours de haine qui « sévissent en toute impunité » dans certaines sphères médiatiques et politiques, appelant à une « prise de conscience urgente et nationale ».

Le communiqué se conclut sur une exhortation à l’unité, affirmant la volonté des musulmans de France de « vivre fraternellement » dans une société « respectueuse et protectrice de toutes ses composantes ».

Le meurtre de Hichem Miraoui, 46 ans, a été commis par son voisin Christophe B., 53 ans, qui avait publié peu avant les faits des vidéos à caractère haineux sur les réseaux sociaux. Il appelait à « tirer sur les étrangers » et glorifiait des figures de l’extrême droite radicale. Le suspect, armé de plusieurs fusils, a été arrêté peu après la fusillade. L’enquête a été requalifiée en 'assassinat en relation avec une entreprise terroriste'.

Plusieurs responsables politiques ont dénoncé un climat propice à ce type d’actes. Le ministre de l’Intérieur a finalement condamné le meurtre deux jours après les faits, qualifiant l’acte de « raciste et prémédité ». De son côté, la Tunisie a officiellement demandé des garanties pour la sécurité de ses ressortissants en France.


- Actes islamophobes en France

Pour rappel, en 2024, les actes islamophobes en France ont été évalués de manière divergente par le ministère de l’Intérieur et le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), illustrant un écart significatif dans la perception et la comptabilisation de ces incidents.

Le ministère de l’Intérieur a recensé 173 faits antimusulmans pour l'année 2024, soit une baisse de 29 % par rapport à 2023, où 242 faits avaient été enregistrés. Ces statistiques, basées sur les plaintes déposées et les infractions pénales avérées, sont critiquées pour leur sous-estimation du phénomène, notamment en raison de la faible propension des victimes à porter plainte.

En revanche, le CCIE a documenté 1 037 faits islamophobes en 2024, marquant une augmentation de 25 % par rapport à l'année précédente. Le collectif inclut dans son décompte une gamme plus large d'incidents, tels que les discriminations, propos haineux, diffamations, injures et violences physiques, souvent non signalés aux autorités.

Cette disparité entre les chiffres officiels et ceux du CCIE met en lumière les défis liés à la reconnaissance et à la documentation des actes islamophobes en France, soulignant la nécessité d'une approche plus inclusive et proactive, notamment de la part du gouvernement, pour appréhender pleinement l'ampleur du phénomène.


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