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Mélenchon dénonce un « seuil franchi » dans l’islamophobie après le Conseil de défense sur les « Frères musulmans »

– Le fondateur de La France Insoumise accuse l’exécutif de nourrir une dérive historique et dangereuse.

Ümit Dönmez  | 21.05.2025 - Mıse À Jour : 21.05.2025
Mélenchon dénonce un « seuil franchi » dans l’islamophobie après le Conseil de défense sur les « Frères musulmans »

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Jean-Luc Mélenchon a vivement réagi sur X à la tenue du Conseil de défense consacré aux « Frères musulmans » et à l’« islamisme » politique, dénonçant une dérive grave de l’Exécutif français. Dans un message publié jeudi, il déclare : « J'alerte. Cette fois-ci, l'islamophobie franchit un seuil. Un Conseil de défense autour du Président accrédite les thèses délirantes de Retailleau et de Le Pen. Ça suffit ! ».

Le fondateur de La France insoumise met en garde contre les conséquences historiques de telles méthodes.

« Ce genre de méthodes a déjà été appliqué dans le passé d'abord contre les protestants et les juifs. Cela conduit tout droit à un déchaînement d'inquisitions cruelles contre les personnes et désastreuses pour l'unité du pays », a-t-il écrit. « Arrêtez ça ! », conclut-il dans une apostrophe directe à l’exécutif.

Le Conseil de défense tenu mercredi à l’Élysée faisait suite à la remise d’un rapport sur l’influence des « Frères musulmans » et de l’« islamisme » dans plusieurs secteurs de la société française.

Le président Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de lui proposer « de nouvelles propositions » à examiner dès le début du mois de juin. Cité par Le Figaro, l’Élysée a précisé que le chef de l’État français jugeait les faits rapportés d’une « gravité » telle qu’ils justifiaient une réponse rapide et structurée. Il a également annoncé que le rapport serait rendu public « d’ici la fin de la semaine ».

Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a défendu devant le Sénat plusieurs pistes, dont la création d’un « parquet administratif » pour faciliter les dissolutions et sanctions à l’encontre de structures soupçonnées de véhiculer l’idéologie des « Frères musulmans ».

Des voix critiques se sont rapidement élevées contre ce rapport. Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, a notamment dénoncé une « méthodologie peu rigoureuse » et un document truffé de « paraphrases d'idées anciennes » souvent entachées d’« amalgames » et de « simplisme ». Il a pointé des passages « totalement farfelus et absolument pas sourcés », problématiques selon lui dans un cadre officiel.

Cadène a aussi exprimé son malaise face au contexte politique et social dans lequel ce rapport intervient, peu après l’assassinat d’Aboubakar Cissé.

« Moins d’un mois après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée, on aimerait plus de retenue de la part de certains responsables et médias », a-t-il écrit, estimant que ce climat risque de nourrir des discours généralisants contre l’islam en tant que religion.,

Pour rappel, Aboubakar Cissé, jeune homme de 22 ans, a été poignardé à mort le 25 avril 2025 alors qu’il priait dans une mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. L’attaque, commise par un homme de 21 ans, est qualifiée d’acte islamophobe par les enquêteurs. Le suspect a été mis en examen pour « assassinat à raison de la race ou de la religion » et placé en détention provisoire. Cet événement tragique a, de manière passagère, relancé le débat sur l'islamophobie en France et en Europe.

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