AA/Paris/Fatih KARAKAYA

Plusieurs jeunes femmes voilées ont été verbalisées, jeudi, par des policiers selon une vidéo publiée en direct sur le réseau social TikTok et consultée par l’Agence Anadolu.

D’après la vidéo, ces femmes portant le voile, originaires de Bordeaux et en visite à Toulouse ont reçu une amende de la part des policiers qui leurs reprochent de dissimuler le visage à l’aide de ces masques anti-Covid.

Alors que le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, ces femmes voilées descendent des transports en commun, le masque sanitaire sur le visage.

D’après les explications d’une des jeunes femmes voilées, après avoir marché quelques mètres, elles se font arrêter par la police qui leur reproche la dissimulation de visage dans un lieu public.

Cette loi votée en 2010 prévoir une amende de 150 euros ou d'un stage citoyen à toute personne qui dissimule son visage.

Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire le masque fait partie de la vie quotidienne et est même devenu obligatoire lors de la flambée de la pandémie.

Face à la baisse des cas de la COVID-19, le masque n’est obligatoire que dans les transports en commun mais d’après les recommandations du gouvernement, il est préférable de continuer à le porter.

- Verbalisation uniquement à cause du voile ?

Selon la vidéo, les jeunes filles tentent, pendant de longues minutes de convaincre qu’elles étaient dans le bus et qu’elles portaient le masque pour cette raison. D’ailleurs, dans la vidéo, on voit une des femmes, à visage découvert.

Pourtant, le policier explique qu’à cause du masque « on ne voit que les yeux ». "Monsieur, on vient de descendre du bus où le port du masque est obligatoire" rétorquent les femmes mais l'un des officiers répond qu’elles viennent de descendre « mais continuent de porter le masque ».

Même si une passante, témoin de la scène, tente à son tour de convaincre les policiers, cela n’y change rein.

Pendant des mois, le gouvernement avait expliqué que le non-port du masque était grave et que les contrevents risquaient une grosse amende, désormais c’est le port du masque qui est verbalisé.

Arrêtées parce qu'elles portent un hijab et... un masque.

Tout le monde couvre son visage depuis l'épidémie mais pour les musulmanes c'est le régime d'exception permanent.

Ce pays est islamophobe du gouvernement à sa police en passant par sa justice, des médias et politiques. pic.twitter.com/t4mxYCyegI

— Islam&Info (@Islametinfo) April 14, 2022

- Tollé sur les réseaux sociaux

La vidéo a été largement reprise sur le réseau social Twitter et les internautes ont affiché leur incompréhension face à un tel scandale.

« L'agression violente de sœurs à Montpellier, la verbalisation par des policiers aujourd'hui d'une sœur à Bordeaux pour dissimulation du visage (elle portait un masque dans la rue) témoignent des effets concrets du matraquage politique et médiatique contre le hijab », a réagi la plateforme Islamophobie sur Twitter qui dénonce une volonté « dissimulée » d’interdire le voile dans l’espace public.