Australie: une parlementaire vivement critiquée pour son comportement islamophobe au Sénat
- La sénatrice Pauline Hanson fait l'objet de critiques pour son comportement après le rejet de son projet de loi visant à interdire le port de la burqa et des voiles intégraux
Istanbul
AA / Istanbul / Berk Kutay Gokmen
Une sénatrice australienne a été critiquée lundi pour son comportement islamophobe au Sénat, qui a entraîné la suspension de la séance pendant plus d'une heure et demie.
La parlementaire du parti One Nation, Pauline Hanson, est entrée dans la salle vêtue d'une burqa et a ensuite refusé de quitter la salle, répétant le même geste qu'elle avait accompli en 2017, selon le diffuseur public national Australian Broadcasting Company.
La sénatrice Hanson, qui milite pour l'interdiction nationale de la burqa et des voiles intégraux, a ensuite été sanctionnée et interdite d'accès à la salle pour le reste de la journée.
Lorsqu'elle a refusé de quitter la salle du Sénat, une vive discussion s'est engagée, poussant la présidente du Sénat, Sue Lines, à suspendre les travaux de la chambre pendant plus d'une heure et demie.
Après ses manœuvres, Hanson a critiqué ses collègues sur les réseaux sociaux, les qualifiant d'« hypocrites » pour avoir bloqué sa tentative de présenter son projet de loi visant à interdire les burqas et les voiles intégraux.
En réponse à son comportement, la ministre des Affaires étrangères Penny Wong a condamné les actions de Hanson, déclarant : « Quelles que soient nos convictions, le manque de respect dont vous faites preuve actuellement n'est pas digne d'un membre du Sénat australien et ne devrait pas être toléré. »
La sénatrice indépendante Fatima Payman, première femme à porter le hijab au Parlement, a qualifié l'acte de la dirigeante du parti One Nation d'« odieux et irrespectueux envers la chambre et le public ».
« Le fait qu'elle porte la burqa, qu'elle entre dans la salle et qu'elle n'écoute tout simplement pas les procédures ou la décision qui lui a été donnée est typique de sa volonté de continuer à exister médiatiquement"», a-t-elle déclaré à la radio publique australienne ABC.
Plus tard, Payman a déclaré sur les réseaux sociaux que les actions de Hanson étaient « irrespectueuses envers notre constitution, notre démocratie et notre nation », ajoutant que son projet de loi n'était « rien d'autre qu'une tentative d'instrumentaliser la peur et l'incertitude croissantes auxquelles sont confrontés de nombreux Australiens, puis de les diriger vers un groupe déjà marginalisé ».
Le projet de loi de Hanson a également été critiqué par l'envoyé spécial australien pour l'islamophobie, Aftab Malik, qui a déclaré au Sydney Morning Herald que cette mesure pourrait aggraver le harcèlement, les menaces de viol et la violence à l'encontre des femmes musulmanes en Australie.
« Il est frustrant de voir que le choix vestimentaire des femmes musulmanes australiennes est continuellement lié à des préoccupations de sécurité nationale », a déclaré Malik, ajoutant que « l'islamophobie atteint des niveaux records en Australie ».
« La sénatrice Pauline Hanson, huit ans après son dernier appel à l'interdiction de la burqa, propose à nouveau cette mesure. Cela aggravera les risques existants pour la sécurité des femmes musulmanes australiennes qui choisissent de porter le foulard, le hijab ou la burqa, qui couvre entièrement le visage et le corps. »
En 2017, lors d'une initiative similaire du parti One Nation visant à interdire le port du voile, elle avait porté un vêtement couvrant la tête au Sénat.
* Traduit de l'anglais par Mariem Njeh
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