« Nos concitoyens de confession musulmane ne demandent aucun privilège » : Aly Diouara réagit à Aurélie Filippetti
- Le député LFI Aly Diouara critique les propos d’Aurélie Filippetti sur l’islam et la laïcité, qualifiant ses déclarations de « réactionnaires »
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Le député La France insoumise (LFI) Aly Diouara a dénoncé samedi 20 décembre 2025 sur la plateforme sociale X, basée aux États-Unis, des propos d’Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture, relatifs à l’islam et à la laïcité.
« Nos concitoyens de confession musulmane ne demandent aucun privilège. Seulement, le respect de leurs droits fondamentaux. Ce type de propos réactionnaire d’une ancienne ministre et cadre du Parti socialiste en dit long sur l’effondrement idéologique de cette caste de privilégiés », a-t-il écrit.
Ces déclarations interviennent après les propos d’Aurélie Filippetti, diffusés jeudi 18 décembre 2025 dans l’émission Pour tout dire sur la chaîne de télévision française T18, dans lesquels elle a affirmé : « L'islam n'a pas à avoir de privilèges par rapport aux autres religions sous prétexte que ce serait la religion des opprimés ».
Elle a rappelé le contexte historique de la loi de séparation de 1905 : « Il faut rappeler que le contexte de la loi 1905, la loi de séparation, c'est que la France a été à ce moment-là un modèle concernant l'émancipation dans la grande tradition du siècle des Lumières, l'émancipation de l'individu par rapport à la religion qui opprime. Toutes les religions sont des instruments qui imposent une doctrine à leurs ouailles et aussi qui ont vocation à imposer cette doctrine à l'ensemble de la société si la société ne prend pas des mesures pour laisser ces religions à la place qu'elles doivent occuper. »
Elle a souligné que le gouvernement républicain de l’époque, avec Aristide Briand, avait trouvé « un chemin pour affirmer des principes, et encore une fois, des principes émancipateurs ».
Aurélie Filippetti a également déclaré : « Il y a des gens qui posent précisément ce débat-là sur la question de l'islam. L'islam n'a pas à avoir de privilèges par rapport aux autres religions sous prétexte que les musulmans se sentent discriminés. La question que je me pose, c'est pourquoi aujourd'hui, ceux qui se sentent discriminés (…) considéreraient qu'il faut les laisser s'orienter vers la religion comme un moyen de se libérer de cette oppression ? Je suis profondément laïque, et je suis profondément attachée à l'idée qu'il y a beaucoup d'autres formes d'émancipation dans la société, beaucoup de moyens de combat qui ne passent pas par la religion. Pour moi, la religion, quelle qu'elle soit, c'est toujours un instrument, si on le prend d'un point de vue politique, qui va nous ramener à une obéissance au lieu de développer l'esprit critique. Et c'est ce à quoi je suis le plus attachée. »
Elle a aussi évoqué la question du voile à l’école : « Dire aujourd'hui qu'il faut faire des accommodements parce que c'est l'islam et parce que les musulmans se sentent discriminés, ça me semble dangereux, parce qu'en plus, si on regarde concrètement les choses, la question du voile, à qui ça s'applique ? Comme par hasard, c'est encore une fois uniquement les femmes. Alors on va accepter, la société va accepter collectivement que des femmes, des jeunes filles, des enfants, à l'école (…) ne puissent pas afficher de signe religieux, voile ou autre chose, parce qu'on considère effectivement que l'école, c'est un lieu où on développe son esprit critique, où on s'émancipe, et donc on doit être en dehors, je dirais, de toute forme de pression spirituelle ou religieuse. »
Elle a précisé que l’espace public reste libre : « L'interdiction du voile intégral, burqa, etc., ne repose pas du tout sur la laïcité, elle repose sur la dignité de la personne humaine. L'espace public, aujourd'hui, et heureusement, c'est un espace où les gens peuvent être vêtus comme ils le souhaitent, autant que ça respecte la dignité de la personne humaine. »
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
