
AA/Dakar/Babacar Dioné
Modou Gaye, un jeune vendeur de tissus tenant un étal dans le marché de HLM (Centre de Dakar), scrute, attentivement, les billets de banque avant de les encaisser. Une précaution qu'il a pris l'habitude de prendre depuis que le scandale des faux billets a éclaté au Sénégal (fin mai).
Modou n'est pas le seul à prendre de telles précautions. En effet, tous les commerçants et autres acteurs économiques appelés à faire des transactions, en font de même.
"Nous sommes plus prudents depuis que le scandale des faux billets de banque a éclaté. Des cas pareils avaient été signalés dans le passé mais cette fois le phénomène a pris de l'ampleur", a précisé Modou Gaye à Anadolu relevant que " même sans détecteur de faux billets, la majorité des commerçants parviennent à reconnaitre les fausses coupures".
Il ajoute avoir déjà payé les frais de son ignorance, il y a une année en encaissant un faux billet de 50 euros, et qu'il compte bien se prémunir dans le futur.
Thione Seck, célèbre chanteur sénégalais, a été arrêté le 27 mai dernier à son domicile à l'issue d'une perquisition qui aurait permis, selon des médias locaux, d'y découvrir l’équivalent de 40 à 49 millions d’euros (entre 44 et 59 millions de dollars) en faux billets (euros et dollars). Il a depuis été placé en garde à vue.
Le 03 juin, la police a saisi l’équivalent de 300 millions de Fcfa (600 mille dollars) en coupures de faux billets en euros près du marché HLM. Découverte qui a fini par installer une sorte de "psychose" dans les rangs des commerçants, selon nombre d'entre eux rencontrés par Anadolu .
Abdou Dieng, un jeune marchand ambulant estime, pour sa part, qu’il "y a trop de facilités concédées dans la circulation des personnes" jugeant que "la police doit contrôler davantage les étrangers qui entrent dans le pays". Sur quoi un autre commerçant a répliqué que de tels actes sont toujours commis avec le concours de complices locaux arguant que "les étrangers qui parviennent à faire entrer de faux billets dans un pays ont souvent des complices dans ce pays".
Vendeur de tissus brodés, Ameth Fall, dit, quant à lui, n'avoir jamais été dupé s'estimant chanceux dans la mesusre où, ajoute-t-il, " Je ne suis même pas capable de reconnaitre un faux billet. Seul Dieu peut m’aider. Je suis musulman. Quand je prie le matin, je demande à Dieu de me mettre à l’abri de tout ce qui peut perturber le bon fonctionnement de mon travail".
Siré Douké, un autre jeune commerçant a fait de la prudence, une règle. "J’étais très surpris quand j’ai appris que Thione Seck qui fait partie des plus grands chanteurs du pays a été impliqué dans une histoire de faux billets de banque. Mon inquiétude a augmenté quand d’autres faux billets ont été découverts à quelques mètres du marché et depuis je prends mon temps pour vérifier les billets qu'on me donne", confie-t-il à Andaolu.
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